ENA : l’épreuve de culture générale pourrait être supprimée, accusée d’être discriminante

Velvet/wikimedia commons

L’ENA pourrait non seulement supprimer l’épreuve de culture générale mais aussi celle de langue, c’est ce que je lis dans les Echos. Pourquoi ? Parce que c’est discriminant. Donc l’objectif des concours n’est plus de recruter les meilleurs, quitte à aller les chercher dans la bourgeoisie qui a tous les défauts, l’objectif est de recruter large, mais en recrutant large, on abaisse le niveau.

Michael J Sandel, enseignant à Harvard, critique la méritocratie

Ca devient curieux tout de même. Sciences Po, l’ENA, les grandes écoles qui suppriment des épreuves dites discriminantes tout ça parce que la formation initiale ne fait plus le boulot. C’est bientôt un selfie qui sera demandé à l’entrée à Sciences Po et une vidéo sympa pour rejoindre l’ENA. J’exagère, mais la méritocratie a du plomb dans l’aile. La méritocratie est même critiquée par un des enseignants les plus connus d’Harvard aux Etats-Unis. Interrogé par Charles Jaigu dans le Figaro, Michael J Sandel philosophe estime que l’Amérique fait fausse route en sélectionnant dans ses meilleurs universités à tour de bras.

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La sélection aux Etats-Unis commence au berceau, résultat les élites sont arrogantes, elles ont la tête pleine et sont méprisantes, il faut desserrer l’étau méritocratique et remplacer les concours par un tirage au sort, c’est un Américain qui parle, il faut arrêter avec la sélection au mérite, elle est biaisée, injuste, elle donne aux lauréats un sentiment d’autosuffisance. Pour lui l’Europe et l’Amérique sont au bord de l’implosion car il existe une cassure entre les perdants et les gagnants. La méritocratie finit par fabriquer de l’aristocratie et nous emmène vers la guerre civile. Une société administrée par des super diplômés et des bons élèves et pas par des gens qui ont vécu et roulé leur bosse. Voilà peut-être pourquoi l’ENA veut supprimer l’anglais et la culture générale, pour être moins sélectif et donner leur chance à ceux qui ont vécu plutôt qu’à ceux qui ont bachoté.

David Abiker

 

 

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