Cyberattaques des hôpitaux : « les données de santé ont un intérêt économique » selon Frédéric Valletoux

Frédéric Valletoux était l’invité politique de la matinale de Guillaume Durand ce mercredi 17 février. Le président de la Fédération hospitalière de France et maire (Agir) de Fontainebleau a évoqué les cyberattaques ciblant les hôpitaux de Dax et de Villefranche-sur-Saône ainsi que le déploiement de la campagne de vaccination anti-covid.

Cyberattaque des hôpitaux : Frédéric Valletoux dénonce « la volonté de déstabiliser le système hospitalier »

Au sujet du report des élections régionales de mars à juin et des critiques à l’encontre de La République En Marche prenant cette décision sous couvert de pandémie de Covid-19 alors que le parti a des difficultés a trouver des candidats pour se présenter, Frédéric Valletoux affirme « que des équations régionales vont conduire à des accords et des configurations politiques différentes ». Le maire de Fontainebleau admet qu’En Marche « a du mal à trouver des candidats » et invite dans ces cas-là « à des discussions avec des sortants » pas forcément du même parti afin d’éviter « de mettre le Rassemblement National en position de diriger une région, et d’éviter que des régions bien gérées puissent basculer à gauche ».

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Le Président de la Fédération hospitalière de France s’est également exprimé sur la multiplication des cyberattaques dans les hôpitaux, comme cela a été le cas à Dax, Villefranche-sur-Saône ou l’APHP au printemps. Selon lui, ces hackers ont « la volonté de déstabiliser un système hospitalier au moment d’une baisse de vigilance dû à la quantité de travail ». Ces cyberattaques visent à « gêner les hôpitaux dans leurs fonctionnements » et vraisemblablement à récolter « une masse de données qui ont un intérêt économique. Malheureusement, on assiste à une récurrence des attaques qui est plus forte cette année qu’elle ne l’était les autres années ».

 

Vaccination de tous les français à la fin de l’été 2021 ? « C’est possible » selon Frédéric Valletoux

Guillaume Durand expose deux voix opposées du monde médical concernant la suite de l’épidémie de Covid-19. Alors que certains épidémiologistes prévoient que la multiplication des variants aboutira au mois de mars à une une flambée des cas, l’OMS observe que la pandémie mondiale est plutôt en train de reculer. Frédéric Valletoux rappelle que « depuis le début de l’épidémie, il y eu des frottements entre des lectures médicales contraires qui ne sont que des prédictions » et se garde de pronostiquer le futur d’un virus « qui nous a surpris tout au long de l’épidémie ». Le maire de Fontainebleau note cependant un glissement dans les prises de décisions des politiques : « au printemps, nous étions dans la sidération et la découverte de ce virus, l’avis médical primait. Aujourd’hui, on relativise plus et on prend mieux en compte les aspects économiques, sociaux et moraux ». Frédéric Valletoux ne se déclare « pas favorable au reconfinement » mais affirme que nous sommes « sur le fil du rasoir » et prône donc « une vigilance extrême les hôpitaux ne pourront pas supporter une hausse importante des cas ».

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Frédéric Valletoux concède « un manque de vaccins et un retard au démarrage », mais ne fait pas de ce début raté de campagne de vaccination une exclusivité française : « tout les pays sont traversés de débats autour du nombre de doses et de la vitesse de vaccination ». Selon lui, le choix d’européaniser la commande de vaccins « est un choix qui nous honore ». L’horizon d’une vaccination totale des français qui le souhaitent à la fin de l’été 2021 avancée par Emmanuel Macron semble « possible » pour le maire de Fontainebleau, à condition « d’une montée en puissance » et d’un « déploiement du système ».

Rémi Monti

 

 

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