Des étudiants, des retraités ou davantage de contractuels pourront remplacer les enseignants absents. Après la grève massive du jeudi 13 janvier à l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer a annoncé le recrutement de milliers de personnels dont 3 300 contractuels.
Jean-Michel Blanquer a promis le recrutement de 3 300 contractuels
Selon les derniers chiffres du ministère de l’Education nationale, près de 19 000 classes étaient fermées à cause du Covid et du non-remplacement d’enseignants jeudi 20 janvier. C’est le plus haut niveau depuis le printemps 2020. Recruter des renforts en dehors du champ des professeurs titulaires est alors sur le papier, une solution pour limiter ces fermetures. Mais sur le terrain, la situation est plus complexe. Aujourd’hui, toutes les classes ont un professeur dans l’école que dirige Christophe Doré. Et c’est grâce à l’aide d’un étudiant en master d’enseignement. Il remplace les instituteurs positifs au Covid : « il était sur une classe la semaine dernière et il est sur une autre aujourd’hui et demain. Je suis content de l’avoir cela permet de faire fonctionner les classes quasiment normalement ». Pour autant, Christophe Doré est loin d’être serein car cette perle rare va bientôt lui échapper. « Ce jeune collègue ne sera pas à disposition de mon école jeudi et vendredi car il est déjà prévu sur une autre école. Je m’attends à devoir dire à des parents que je suis désolé de ne pas pouvoir accueillir leurs enfants » affirme Christophe Doré.
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Impossible pour l’heure de chiffrer combien des 3 300 contractuels promis par Jean-Michel Blanquer ont été recrutés depuis les annonces du 13 janvier. Pour Sophie Vénétitay, porte-parole du syndicat du secondaire Snes-FSU, on est loin du compte. Et recourir à des renforts qui n’ont parfois qu’un bac +2 et pas de formation d’enseignant n’est pas une solution : « être professeur ne s’improvise pas. Si c’est pour lancer des contractuels sans expérience et sans les accompagner ça n’est pas leur rendre service. Il ne faudrait pas les dégoûter de devenir enseignant et de passer les concours dans quelques années. Ça n’est pas non plus rendre service à l’école de manière générale ». Pour la syndicaliste, la crise n’a fait qu’exacerber un problème de fond : la pénurie de professeurs due au manque d’attractivité du métier.
Elodie Vilfrite
Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite :