Christophe Castaner : « il faut assumer de déconfiner plus progressivement »

Christophe Castaner était l’invité de Guillaume Durand ce jeudi 10 décembre. Alors que le premier ministre Jean Castex tient une conférence de presse ce jour à 18 heures pour préciser la seconde étape du déconfinement, le président du groupe La République En Marche à l’Assemblée nationale a déclaré que le gouvernement doit « assumer de déconfiner plus progressivement et plus prudemment ».

« Les décisions du gouvernement et de Jean Castex se font en fonction de l’évolution des chiffres du Covid 19 » déclare Christophe Castaner

« On ne peut pas nier la réalité » a déclaré d’emblée Christophe Castaner, mettant les Français en garde contre ce phénomène mondial qui a tué 296 personnes en France hier. Pour le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, le gouvernement doit « accompagner le déconfinement » et donc être plus « progressif et prudent ». Le calendrier de déconfinement fixé par Emmanuel Macron fin octobre était conditionné par plusieurs critères, dont le seuil de 5 000 cas de Covid 19 détectés par jour. Cet objectif s’éloigne de jour en jour et la réouverture des salles de concerts, théâtres et cinémas le 15 décembre est notamment menacée.

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Interrogé par Guillaume Durand sur le caractère incertain de ce calendrier, Christophe Castaner a rappelé que « la science n’est pas exacte quand elle fait de la projection ». Il a ainsi expliqué que les annonces de Jean Castex à 18 heures seront faites « en fonction de l’évolution des chiffres journaliers ». Sur ces chiffres, Christophe Castaner a constaté une augmentation ces derniers jours et a exprimé le souhait de « mettre tous les moyens en œuvre pour la casser ».

 

Loi Sécurité globale : « Nous donnerons une nouvelle rédaction de l’article 24 avant Noël » annonce Christophe Castaner

Alors que la gestion de crise du président est souvent décrite par l’opposition politique comme autoritaire, Christophe Castaner, agacé par ces remarques, a déclaré qu’elles n’avaient « aucun sens ». Il a rappelé que « l’état d’urgence sanitaire était le résultat de débats de plusieurs dizaines d’heures à l’Assemblée nationale et au Sénat ». Visiblement agacé, il a expliqué : « on attend [du gouvernement] de prendre des décision et quand il en prend, on l’engueule tout le temps ». « On est dans un jeu politique qui cherche à renvoyer la responsabilité à l’autre, ce n’est pas sérieux », s’est il indigné, ajoutant que le président et le gouvernement faisaient leur travail et « assument de prendre des décisions ».

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Interrogé par Guillaume Durand sur l’article 24, l’ex ministre de l’Intérieur a souhaité rappeler son objectif, « assurer la sécurité des forces de l’ordre dans leur vie privée ». Cet article controversé doit être réécrit dans sa totalité par la majorité. Christophe Castaner a annoncé que cette dernière donnera au gouvernement « une nouvelle rédaction avant Noël, qui permettra de réaffirmer le soutien à la liberté de la presse et en même temps la volonté de protéger les forces de l’ordre ».

 

Christophe Castaner déclare qu’il « n’hésitera pas une seconde à [se] faire vacciner »

Marine Le Pen, candidate RN à l’élection présidentielle 2022 a exprimé ce jeudi ses doutes concernant le vaccin sur France Inter. Christophe Castaner ne s’est pas étonné de cette prise de parole : « elle surfe sur le complotisme et préfère le fantasme à la raison ». « Je n’hésiterai pas une seconde à me faire vacciner lorsque les vaccins seront validés par les autorités » a-t-il déclaré, ajoutant avoir « confiance dans la science et la raison ».

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Enfin, Christophe Castaner s’est expliqué sur les accusations de la présidente du Rassemblement National sur France Inter qui reproche au gouvernement une gestion nationale de l’épidémie. « Il n’a jamais été question d’une décision locale dans la gestion du confinement » a-t-il dit, expliquant que lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il faisait « un point tous les soirs avec les préfets en leur disant de travailler avec les collectivités locales ». Il a dénoncé l’attitude de Marine Le Pen qui n’est « pas sérieuse », l’accusant de « faire peur pour récupérer des voix ».

Antoine Mouly

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