La République en marche organise ce week-end un campus à Avignon. Peut on parler de coup d’envoi de la prochaine campagne d’Emmanuel Macron ? De manière à peine déguisée, oui. Ce sera d’abord une démonstration de force. Plus de 4000 personnes sont attendues, ce qui est devenu rare pour un parti politique, et ce qui est inédit pour LREM.
Emmanuel Macron : Personne ne doute de son envie de rempiler à l’Élysée
Stanislas Guerini, le délégué général du parti macroniste en appellera explicitement à un nouveau mandat d’Emmanuel Macron même si, évidemment ce n’est pas maintenant que le chef de l’Etat va se déclarer formellement candidat. Mais l’idée est d’installer le plus en amont possible l’évidence de cette candidature, jusqu’à la banaliser. Personne en effet ne doute de l’envie de Macron de rempiler à l’Élysée. Donc plutôt que d’entretenir un faux suspense, la stratégie consiste plutôt à installer dans l’opinion l’idée d’un continuum entre les deux mandats. Avec par exemple des réformes qui seraient annoncées et même rédigées avant la présidentielle, mais votées après ; l’exemple-type étant celle des retraites.
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Ce rassemblement sera-t-il aussi l’occasion de lancer cette fameuse « maison commune » à laquelle travaille les macronistes ? Le temps de la transformation de La République en marche en un parti large ou en une confédération mieux organisée avec le Modem et d’autres composantes de la majorité n’a pas encore sonné. Beaucoup de monde y travaille, notamment François Bayrou et Richard Ferrand le président de l’Assemblée nationale. Mais les amis du chef de l’Etat sont bien conscients que ces histoires de boutique ça n’intéresse pas vraiment, et même pas du tout les Français.
Donc ce n’est pas ça qui sera mis en avant mais l’image d’unité.
Edouard Philippe a participé à un dîner des chefs de la majorité à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron
Tous les partis, tous les courants de la majorité seront présents à Avignon. Là encore, l’idée est très simple, c’est d’opposer l’unité de toute la famille majoritaire autour de son leader incontesté alors que partout ailleurs le paysage politique est fragmenté et morcelé. À gauche, le match Jadot-Rousseau est tranché mais une nouvelle compétition s’installe entre le candidat des Verts et Anne Hidalgo. A l’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon est concurrencé par le communiste Fabien Roussel. La droite a choisi de s’offrir une bataille de deux mois encore pour départager Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Michel Barnier. Et puis, et ce n’est pas le moindre des matchs, la percée d’Eric Zemmour fait vaciller Marine Le Pen. La division chez tous les autres l l’unité chez nous seulement. Le message est simple mais efficace.
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Le retour d’Edouard Philippe ne pose-t-il pas un problème au sein de la majorité ? C’est vrai qu’au moment où on parle de maison commune, le maire de Havre va construire sa propre boutique. Et en même temps on voit bien qu’un François Bayrou ne veut pas de lui dans cette maison commune. Hier, nous révèle l’Express, Philippe participait, pour la première fois depuis longtemps à un dîner des chefs de la majorité, à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron. Preuve que le chef de l’Etat ne veut pas braquer son ancien chef de gouvernement qui a dit clairement qu’il le soutiendrait en 2022 mais qui écrit déjà sa propre partition pour 2027.
Guillaume Tabard