Les journaux posent la question : comment commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon sans le célébrer ? c’est la une de Ouest France. Il va falloir que Macron trouve le ton juste. Ne pas verser dans le discours hagiographique sans pour autant verser dans la repentance, nous explique le Figaro, une autre version du en même temps, le ni ni.
Des répliques des chaussettes de Napoléon mises en vente
Dans le Parisien, deux commerçants de la capitale ont trouvé le ton juste pour proposer à leur client une réédition tout en couleur des chaussettes longues de l’Empereur. Ces deux bonnetiers se sont spécialisés dans la chaussette et il y a 3 semaines, ils ont racheté aux enchères d’authentiques bas de soie ayant appartenu à l’Empereur. 10 000 euros pour cette paire, longtemps conservée dans un musée monégasque, un prix somme toute raisonnable quand on a fait de la chaussette une vocation.
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Vincent et Jacques de la boutique Mes chaussettes rouges proposent donc à leurs clients des répliques exactes de ces bas impériaux en soie et fil d’Ecosse. Rouge consul, bleu grenadier, vert des chasseurs de la Garde impériale, blanc orné d’une marque rouge évoquant une blessure de Napoléon à la bataille d’Essling enfin, une paire en soie blanche rappelle le sacre de 1804. Quand deux cents après votre mort, on verse ainsi dans le fétichisme de vos chaussettes et mi-bas, pas de doute, vous êtes vivant et votre fantôme droit dans ses bottes.
Napoléon : Emmanuel Macron prononce un discours à l’Institut de France
Emmanuel Macron va devoir prendre des précautions. L’Opinion le lui rappelle ce matin : comment commémorer le bicentenaire de l’empereur accusé d’avoir rétabli l’esclavage ce qui est un crime contre l’Humanité en France ? Ceci à 5 jours du 10 mai qui est devenu le jour de commémoration des mémoires de ce même esclavage ? Beaucoup attendent le discours prononcé par le chef de l’Etat aujourd’hui à l’Institut de France. Je le redis en citant le Figaro, le président devra trouver le ton juste, un exercice périlleux estime l’Opinion alors qu’il lorgne sur l’électorat de droite. Et l’Opinion poursuit : « il y a une pression à droite qui voit dans l’empereur le dernier rempart d’une France menacée ». Dans le Figaro sous la plume alerte de Jacques Saint-Victor, vous lirez comment les historiens de toutes obédiences se sont disputés autour de la dépouille de l’empereur et de son bilan.
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Les marxistes ont longtemps célébré Napoléon comme celui qui a supprimé le féodalisme. A l’opposé, les libéraux comme Tocqueville ou Chateaubriand ont vu dans l’empereur un ennemi des liberté et Châteaubriand a cette phrase qui vous interpellera : « les Français vont indistinctement au pouvoir, ils n’aiment pas la liberté, l’égalité est leur idole. Or l’égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes ». Les royalistes comme Jacques Bainville ne sont pas tendres : sauf pour la gloire, sauf pour l’art, il eut mieux valu qu’il n’eut pas existé. Enfin il y a le présentisme, cette école qui juge l’Histoire avec les critères du présent, conclut Jacques de Saint Victor qui a fait de Napoléon la tête de Turc des féministes avec le code civil et des militants antiracistes qui nous ramènent à l’esclavage. En vérité, ce bicentenaire de Napoléon c’est l’occasion de méditer 4 citations pas toutes de lui. D’abord cette célébration c’est la poursuite de la politique par d’autres moyens, l’Histoire est une suite de mensonges sur lesquels ont est d’accord. Et ma préférée, je préfère 3 journaux plus que 100 000 baïonnettes….et la 4e Napoléon aurait lancé à Murat « méfiez vous des citations d’internet ».
David Abiker