Macron face à Le Pen : Libération pointe ces électeurs ne veulent plus « faire barrage »

Flickr/Andrew Wheeler/Rémi Noyon

Cette une de Libération a fait frémir la Macronie tout le week-end et a fait réagir les politiques ce week-end. Elle cite un électeur de gauche, qui disait qu’en cas de duel Le Pen-Macron au second tour, il n’irait pas voter. « J’ai déjà fait barrage en 2017, cette fois c’est fini ».

A travers Libération, la gauche est accusée de faire la courte échelle à Marine Le Pen

Et Libération précisait : pour beaucoup d’électeurs de gauche, pas question de revoter Macron, même face à Le Pen. Alors évidemment, les oreilles de Libération ont sifflé tout le week-end, le journal a été accusé de faire le jeu de l’extrême-droite par une classe politique qui s’est comportée exactement comme la gauche avec la droite de longue années. Souvenez-vous, durant les année 80, 90 et 2000 qu’avait fait la gauche ? Elle passait son temps à accuser la droite de faire le jeu du Front National.

 

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Ici c’est l’inverse, la gauche est accusée, à travers Libération, de faire la courte échelle à Marine Le Pen. Pour Libération, la Macronie est nerveuse. Derrière les cris d’orfraie, le sujet du non-report des voix de gauche au second tout en faveur de Macron inquiète la majorité. Pour l’éditorialiste de Libération Elizabeth Schwartzbrod, la majorité est déconnectée. Déconnecté c’est le mot à la mode ce matin pour tirer à vue sur La République en Marche.

 

Le New York Times fera le portrait de Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon

Déconnectée, vous trouvez le mot dans le Figaro, qui titre Macron face au piège de l’écologie radicale. Car Le président n’a pas seulement du mal à parler aux électeurs de gauche, il a aussi du mal à convaincre qu’il est authentiquement écologiste. Pour le maire écolo de Lyon Grégory Doucet , l’homme du plateau-repas sans viande, pour celui qui a fracturé la Macronie à coup de poisson et d’œuf en guise de protéines scolaires,  pour ce maire vert, la classe politique est déconnectée. Il a le vent en poupe Grégory Doucet, son plateau-repas a mis en évidence des divisions au sein même du gouvernement et lui vaudra bientôt un portrait dans le New York Times.

 

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Et le Figaro met donc en garde Emmanuel Macron contre le piège de l’écologie radicale. Mais qui s’est piégé tout seul ? Macron en tirant au sort les citoyens de la fameuse Convention pour le climat. Ceux-là même qui ont décerné une note de 3 et demi sur 10 au projet de loi climat et résilience porté par le gouvernement. Macron a déçu en voulant se faire plus vert que les Verts. Bref, on touche aux limites de l’attrape-tout macroniste et du en même temps permanent. Limite assez bien résumée dans les Echos par Cécile Cornudet : pour récupérer les électeurs de gauche tentés par l’abstention en 2022, les macronistes ne peuvent ni facilement diaboliser Marine le Pen ni faire pencher Macron à gauche. Une sorte de ni ni en somme. Ni les électeurs de la droite de la droite, ni la gauche, ni les écolos, que reste-t-il à Macron ? La droite traditionnelle. Et ce ne sera pas facile non plus.

David Abiker

 

 

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