Le grand reporter et éditorialiste au Figaro, Renaud Girard, était l’invité de la matinale de Radio Classique. Il dénonce le retrait des troupes américaines d’Afghanistan ainsi que la politique étrangère chaotique des Etats-Unis, qui selon lui, ne manque pas d’affecter la crédibilité de Joe Biden.
Les talibans n’ont pas les moyens de repérer les djihadistes infiltrés
L’Etat islamique de la province du Khorasan a revendiqué l’attentat d’hier à l’aéroport de Kaboul, où treize soldats américains ont perdu la vie. Contrairement aux talibans qui sont nationalistes et qui n’ont pas pour projet d’exporter la révolution à travers le monde, ces djihadistes sont internationalistes et sont en concurrence avec les premiers, explique Renaud Girard.
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Des alertes ont certes été lancées quant à un éventuel risque terroriste à l’aéroport de Kaboul, mais il est très difficile pour les talibans de repérer les djihadistes infiltrés. Ils n’ont tout simplement pas les moyens de le faire, assure Renaud Girard, car ils viennent des campagnes et restent avant tout des combattants. Cependant si ces djihadistes venaient à se faire repérer par les talibans, alors « ils risquent de passer un mauvais quart d’heure et de finir pendus », poursuit l’éditorialiste.
Afghanistan : « il suffisait aux Américains de garder la base aérienne de Bagram »
Joe Biden a appelé aux représailles, mais Renaud Girard ne voit pas comment les Etats-Unis pourraient se venger puisqu’ils se retirent d’Afghanistan. Si le président américain a haussé le ton, c’est parce qu’il a bien conscience que sa crédibilité, ainsi que celle de son secrétaire d’Etat, sont très entamées aux Etats-Unis, explique l’éditorialiste.
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D’après lui, « il suffisait aux Américains de garder la base aérienne de Bagram [située en Afghanistan] ». Il estime que s’ils l’avaient conservée, il n’y aurait pas eu cet effet de démoralisation incroyable de l’armée afghane. « Là vraiment, les Américains nous donnent le plus mauvais de leur politique étrangère », déplore-t-il.
Alexandra Legrand
