Emmanuel Macron inaugure le musée Dreyfus dans la maison d’Emile Zola, auteur de « J’accuse…!»

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Emmanuel Macron se rend aujourd’hui à Médan, dans les Yvelines, pour l’inauguration du Musée Dreyfus dans la maison d’Emile Zola. Il a deux semaines l’Elysée a appelé la direction du musée pour prévenir que le président viendrait personnellement au lancement.

« Dans l’univers conspirationniste, même un document notoirement faux peut être la voix inattendue de la vérité »

Emmanuel Macron invoquera probablement l’héritage républicain de l’affaire Dreyfus, l’erreur judiciaire, la plaie de l’antisémitisme alors que Libération revient aujourd’hui largement sur l’assassinat de Mireille Knoll dont il reviendra à la justice de déterminer s’il fut motivé par des considérations antisémites. il visitera ce musée dont Adrien Goetz du Figaro décrit l’intérieur : à l’entrée se déploie la phrase de Zola « la vérité est en marche et rien ne l’arrêtera », avec en fond sonore 3 minutes de la lecture du fameux J’accuse…! paru dans l’Aurore le 13 janvier 1898. Les premiers espaces de l’exposition rappellent la chronologie des faits, une galerie photo présente les acteurs impliqués et le musée fait la part belle à la presse qui se déchaîna à l’époque sur la culpabilité ou l’innocence de Dreyfus. Près de 70 titres nationaux et 2000 à 3000 titres régionaux occupent alors le terrain. Dans une des salles suivantes, la photo du capitaine dégradé, écrit Adrien Goetz.

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« Le musée montre que la justice et la vérité méritent toujours que l’on se mobilise pour elle » explique Louis Gautier, responsable de l’association Maison Zola Musée Dreyfus. Il est possible que le président ait lu la page 23 du Monde. Une pleine page dédiée au livre de William Audureau intitulé Dans la tête des complotistes (Allary éditions), en accroche du papier on lit ceci : « dans l’univers conspirationniste, même un document notoirement faux peut être la voix inattendue de la vérité. On ne saurait mieux résumer l’esprit de l’affaire Dreyfus qui fut alimentée voilà 120 ans non seulement par l’antisémitisme mais également par la production de faux documents qu’on appellerait aujourd’hui fake news fabriquant un complot qui se retourna contre ses auteurs ». Voilà qui devrait inspirer le discours ou les commentaires du président qui cette après-midi visite la maison d’Emile Zola et le Musée Dreyfus.

David Abiker

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