Le débat de l’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen a été dominé par le thème de l’énergie. Les propositions des candidats pour gérer la crise énergétique tout en continuant une transition écologique saine pour le pays semblent inégalement réalistes.
Le débat a permis de comprendre lequel des deux programmes énergétiques était le plus crédible
Le sujet de l’énergie a en grande partie dominé le débat d’hier soir. Tout au long de la soirée ce thème a été évoqué. Au moment où Emmanuel Macron et Marine Le Pen parlaient de pouvoir d’achat, de géopolitique, de reconquête industrielle, d’indépendance et de souveraineté ou d’écologie en fait ils parlaient à chaque fois d’énergie. On voit bien que ce sujet concerne notre quotidien à tous et que les Français attendent des réponses et des actions de l’Etat.
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Malgré un débat peu favorable à l’approfondissement d’un thème spécifique, la confrontation d’hier a tout de même permis d’avancer sur le sujet. En effet, c’est toute la limite de ce type d’exercice. Les questions d’énergie sont des sujets complexes et de long terme auxquels il n’y a pas de réponses simples et rapides. Cela ne coïncide pas tellement avec un débat qui même s’il a duré presque 3 heures n’est qu’un enchaînement de positions ou de propositions qui doivent tenir en quelques minutes. Pourtant, ce rendez-vous a quand même permis d’y voir plus clair sur ce que proposent les deux candidats en matière d’énergie.
Marine Le Pen ne propose pas une politique alternative fiable
On a pu effectivement comprendre lequel des deux programmes était le plus crédible. Marine Le Pen propose des solutions simplistes qui ne sont souvent pas très réalistes. Elle veut sortir du marché européen de l’énergie et c’est très risqué, car même si le système est loin d’être parfait, cela nous assure une forme de mutualisation qui est indispensable. Elle dit également qu’il faut une transition écologique beaucoup moins rapide car la France ferait trop d’écologie punitive. Ainsi, elle défend une vision qui peut séduire ceux qui adorent leur moto ou ceux qui ne veulent pas d’éolienne à côté de chez eux mais en même temps elle ne propose pas une politique alternative crédible. Sa vision d’un tout nucléaire n’est pas tenable, et baisser la TVA sur l’énergie serait très coûteux et ne nous pousserait pas à réduire notre consommation.
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Emmanuel Macron est moins démagogique, plus mesuré et sa vision d’un cocktail énergétique est plus équilibrée. Pendant son quinquennat, Il est vrai qu’il a un peu louvoyé sur le nucléaire. Il a eu dans un premier temps, le nucléaire honteux. Désormais il assume davantage mais a sans doute un peu perdu de temps. Il dit qu’il veut faire de l’écologie et donc de l’énergie l’une des priorités d’un éventuel second mandat. En somme, il reconnaît une forme d’erreur et c’est souvent quand on est lucide sur ses manquements que l’on se donne une chance de progresser.
David Barroux