Compte personnel de formation : Le permis de conduire doit-il faire partie du dispositif ?

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Deux ans après le lancement du site et de l’application dédiées au Compte personnel de formation, le ministère du Travail réunit ce jeudi 28 octobre les acteurs de la formation professionnelle et les partenaires sociaux. Objectif ? Faire le bilan de l’année 2020 et dessiner les perspectives d’évolution de l’outil.

Formation : « certains acteurs viennent faire du business, sans objectif sur les parcours des salariés »

Depuis le lancement du site, les Français peuvent accéder à une formation sans intermédiaire. Ils peuvent utiliser leur CPF pour obtenir un diplôme, apprendre une langue ou obtenir de l’aide dans la création de son entreprise. Deux millions de dossiers de formation ont ainsi été acceptés entre novembre 2019 et septembre 2021, selon le ministère. Mais il y a quelques ajustements à apporter au dispositif selon les partenaires sociaux, car selon eux, il est aujourd’hui dévoyé et pas forcément efficace pour répondre aux besoins du marché du travail. Le CPF a certes démocratisé l’accès à la formation, mais sur le site, l’offre est pléthorique, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Il faut aussi remettre de l’ordre dans les organismes de formation, selon Yvan Ricordeau de la CFDT : « certains acteurs viennent faire du business, sans objectif sur les parcours des salariés ». Il dénonce les démarchages intempestifs, et appelle à consacrer l’argent « aux actions de formation qui seront utiles et faire le ménage dans les certifications ».

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« Ce n’est pas à la formation professionnelle de payer le permis de conduire »

Certaines formations n’ont rien à faire dans le CPF, se désole Michel Beaugas de Force Ouvrière. Il faudrait enlever du dispositif certains cours de langues ou le permis de conduire, parmi les premières formations demandées aujourd’hui. « Ce n’est pas à la formation professionnelle de payer le permis de conduire », estime-t-il, appelant à recentrer les formations sur ce qui est nécessaire aux salariés pour pouvoir obtenir une meilleure qualification ou se reconvertir professionnellement. Il faut professionnaliser le compte personnel de formation et mieux accompagner les salariés dans leur choix, poursuit Laurent Munerot, vice-président de l’organisation patronale U2P : « les conseils en évolution professionnelle peuvent être très utiles, et on peut en discuter avec l’entreprise ». C’est par la qualification et la montée en compétences, conclue Laurent Munerot, que nous répondrons aux problèmes de main d’œuvre actuels.

Emilie Valès

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès (à 4’50 ») :

 

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