Benoît Hamon était l’invité de Bernard Poirette ce vendredi 18 décembre, à l’occasion de la sortie de son livre Ce qu’il faut de courage, aux éditions Equateurs. L’ancien ministre socialiste est revenu sur le revenu universel, qu’il défend farouchement. « Ce n’est pas une prime à l’inactivité » a-t-il affirmé.
« Le revenu universel permet une pratique de la liberté » promet Benoît Hamon
Benoît Hamon s’est tout d’abord exprimé sur le président de la République, diagnostiqué hier positif au Covid 19 : « je souhaite un prompt rétablissement à Emmanuel Macron ». Ensuite interrogé par Bernard Poirette sur le revenu universel, il a expliqué que « le préjugé le plus solide est qu’il est perçu comme une prime à la fainéantise ». L’ancien ministre socialiste a voulu retracer les origines de ce cliché. Au micro de Bernard Poirette, il a expliqué que son livre tente de comprendre cette représentation du travail et a martelé que le travail ne se résumait pas à l’emploi : « on peut très bien s’émanciper par le travail en dehors de l’emploi ».
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« Le revenu universel c’est le salaire du bonheur contre le salaire de la peur ». Cette formule, tirée de son livre, est d’après l’ex-candidat à l’élection présidentielle une invitation à réfléchir pendant cette crise du Covid 19. « Pour beaucoup l’emploi est seulement un moyen de survivre, parfois même une souffrance » a-t-il précisé, ajoutant que « le revenu universel, en complétant un salaire, permet une pratique de la liberté ». Benoît Hamon a par ailleurs voulu mettre cette réflexion en perspective avec une dynamique générale de changement du travail : « la crise nous invité à réfléchir sur le rythme des innovations technologiques, la façon dont les individus disparaissent de nos vies, nos sociétés se déshumanisent, la machine devient omniprésente et le travail se métamorphose ».
Marseille : « Michèle Rubirola n’aurait jamais été l’instrument d’une arnaque »
Bernard Poirette a ensuite voulu montrer les failles du revenu universel, testé à grande échelle en Finlande sans succès. Benoît Hamon lui a répondu que cette idée avait du mal à se faire une place car « c’est un changement de paradigme, un changement civilisationnel ». Il a donc expliqué que « le revenu universel devait se mettre en place progressivement, à l’échelle des collectivités », avant de rappeler à nouveau que « ce n’est pas une prime à l’inactivité ». Il a en effet argumenté que « beaucoup de gens continuerait à travailler, même avec 750€ en plus chaque mois ».
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Enfin, Bernard Poirette l’a interrogé sur l’actualité de son ancien parti, le Parti socialiste. A propos de la démission de la maire écologiste Michèle Rubirola à Marseille et de son remplacement par le socialiste Benoît Payan, Benoît Hamon a loué les qualités du futur maire de la ville, tout en affirmant que ce retournement de situation n’était « pas une arnaque ». Enfin, il a appelé au rassemblement de la gauche pour la présidentielle 2022 et a annoncé qu’il soutiendrait le candidat ou la candidate qui réussirait ce pari.
Antoine Mouly
"Le revenu universel me semble être l'un des instruments par lesquels on peut découvrir la possibilité du choix que nous n'avons plus quand on dépend d'un petit salaire pour vivre"
?️@benoithamon – ancien ministre, à 8h15https://t.co/oLWDYVtdtV
— Radio Classique (@radioclassique) December 18, 2020