Anti-vaccin : ils refusent pour « exprimer leur mécontentement contre le pouvoir en place », selon Odile Launay

Odile Launay était l’invitée de la matinale sur Radio Classique. La professeure d’infectiologie à l’hôpital Cochin à Paris et membre du comité vaccin Covid19 estime que la prise de position des anti-vaccin est avant tout politique.

« Le vaccin ne s’envisage pas seulement au niveau de notre pays »

Après la Corse, l’Agence régionale de santé (ARS) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur réactive le Plan Blanc. Si la submersion des hôpitaux est toujours redoutée, Odile Launay compte sur la vaccination pour limiter le nombre d’hospitalisations. D’autant que l’objectif, fixé par le gouvernement, d’atteindre les 50 millions de vaccinés d’ici la fin du mois devrait être réalisé, estime la professeure.

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Matignon réfléchit de plus à l’injection d’une éventuelle 3ème dose pour les personnes les plus âgées et immunodéprimées, mais Odile Launay partage l’avis de l’Organisation Mondiale de la Santé selon laquelle la priorité n’est pas tant d’injecter une troisième dose, que de privilégier l’accès des pays les plus pauvres au vaccin. Selon elle, « le vaccin ne s’envisage pas seulement au niveau de notre pays, mais au niveau mondial et il faut tout faire pour que les vaccins soient distribués de la façon la plus égalitaire possible ».

« Le refus de la vaccination est assez irrationnel »

Sur les réseaux sociaux, des femmes se plaignent de troubles menstruels qui seraient causés par la vaccination. Odile Launay rappelle cependant que ces troubles sont « extrêmement fréquents et qu’ils ont des causes multiples ». S’ils peuvent être liés au vaccin, ils peuvent aussi très bien relever d’une coïncidence, ou alors s’expliquer par le stress psychologique induit par la vaccination. Inutile de s’inquiéter, rassure-t-elle, puisque la surveillance des effets indésirables continue. Il va falloir apprendre à vivre avec ce virus très contagieux et si aujourd’hui un certain nombre d’activités a déjà repris, elle souligne qu’il faut continuer d’inciter à la vaccination ce qui permettra de retrouver une vie normale.

 

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D’autant que « le refus de la vaccination est assez irrationnel » puisque nous disposons dorénavant d’un recul de six mois, or il est avéré que les effets indésirables arrivent essentiellement dans les premières semaines après l’injection du vaccin, explique la professeure d’infectiologie. Selon elle, les anti-vaccin se serviraient de cette problématique afin « d’exprimer leur mécontentement contre le pouvoir en place », mais face à ce phénomène il est tout de même délicat d’envisager la fin de la gratuité du dépistage dès maintenant. Les autorités de santé craignent en effet que les gens ne se fassent plus dépister, réduisant ainsi les données disponibles sur la circulation du virus.

Alexandra Legrand 

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