San Francisco est en train de débaptiser ses écoles. 44 établissement publics de la ville vont changer de nom, ainsi en a décidé une commission chargée d’éliminer la glorification de personnalités liées à l’esclavage, au racisme et aux violations des droits de l’Homme.
Abraham Lincoln a autorisé l’exécution de 38 Amérindiens et Theodore Roosevelt s’est opposé au vote des Noirs
Exit donc les pères fondateurs des Etats-Unis propriétaires d’esclaves, exit Abraham Lincoln pour avoir autorisé l’exécution de 38 Amérindiens. Coupable Thomas Edison, l’inventeur de l’électricité, d’avoir électrocuté des animaux. Les débats de cette réunion qui a viré au procès politique des illustres disparus ont duré 7 heures. Et ont été retransmis sur Internet. 7 heures au cours desquels le comité s’est posé la question de la possible confusion entre Théodore Roosevelt et Franklin Roosevelt !
A lire aussi
Attention a ne pas attribuer les vilenies de l’un à l’autre. Peu importe ! Effacés tous les deux ! Pourquoi ? Théodore Roosevelt s’est opposé au vote des Noirs et, de plus, il était chasseur, et le second est responsable de l’internement de 130 000 Japonais. Corinne Lesnes correspondante du journal Le Monde aux Etats-Unis raconte avec malice cette chasse aux sorcières posthume. Et se demande comment vont être rebaptisées ces écoles ? Certains rigolent déjà : Lycée Mickey Mouse ? Politically Correct High School ? (Lycée du politiquement correct ndr)
Metoo et Black Lives Matter sont de véritables révolutions, selon l’historien Jacques Julliard
On va leur donner des lettres et des chiffres comme PS1 ou PS2, public school 1, public school 2 à moins qu’on les appelles Zoom school 1, zoom school 2. Car Corine Lesnes précise : 52 000 élèves de San Francisco ne sont pas allés à l’école depuis un an ! Mais non, l’urgence c’est de les débaptiser pour éradiquer le mal. Sur un sujet voisin je vous conseille la lecture dans le Figaro du long papier de Jacques Julliard sur l’affaire Duhamel et plus généralement sur le mouvement Metoo.
A lire aussi
Et Julliard nous prévient. Nous assistons avec ces mouvement comme Metoo, Black Lives Matter à de véritables révolutions. Les progrès de la conscience collective sont faits de bonds en avant soudain, les temps présent accouchent de pratiques nouvelles à propos de crimes que la société tolérait en silence et qu’elle ne tolère plus. Et pour enfoncer le clou Julliard cite Charles Péguy : « Une révolution c’est l’appel d’une tradition moins parfaite à une tradition plus parfaite ». Autrement dit le monde d’après arrive, il veut être plus parfait que celui d’avant. Peu importe que ce monde vous fiche la trouille avec ses nouvelles références, il est là et il a mis le pied dans la porte.
David Abiker
