A 7.000 kilomètres de Davos, où se trouvait hier Donald Trump qui intervenait devant le Forum Economique, s’est ouvert à Washington le procès en destitution du président américain. Avec en hors d’œuvre, un débat de procédure.
John Bolton, l’ex-conseiller de Donald Trump pourrait être appelé à témoigner
Dès les premières minutes, sénateurs démocrates et républicains se sont affrontés sur le déroulement de ce procès et sur l’impartialité des débats à venir. Et il y a déjà un premier mot-clé que les deux camps se sont renvoyés à la figure, sous la coupole du Capitole, c’est le mot « truqué », les Républicains reprochant aux Démocrates d’avoir mené une enquête « truquée » tandis que les démocrates accusent d’ores et déjà les républicains – majoritaires au Sénat – de vouloir conduire un procès « truqué », visant à acquitter le Président Trump le plus rapidement possible.
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Et c’est vrai que le calendrier proposé par le leader du Sénat le républicain Mitch McConnell est on ne peut plus serré, puisqu’il prévoit que les arguments de l’accusation et ceux de la défense doivent être exposés en 6 jours d’audience maximum. Ensuite, les sénateurs auront 16 heures pour poser leurs questions aux deux partis. Après, tout va dépendre du nombre de témoins qui seront entendus et quels témoins, si des anciens conseillers comme John Bolton sont appelés, ils pourraient charger un peu plus la barque de Donald Trump , si la phase des témoignages est réduite au minimum, alors le procès pourrait être bouclé en 2 semaines et offrir à Donald Trump l’occasion de triompher lors du Discours sur l’Etat de l’Union qu’il doit prononcer le 4 février prochain.
Le procès de Donald Trump passionne-t-il l’Amérique ?
Ça intéresse les Américains évidemment et ils n’ont d’ailleurs pas le choix parce que les médias sont partis pour des heures d’édition spéciale et de direct au Sénat. Mais dire que cela les passionne, ce serait sans doute exagéré. D’abord, parce que cela fait des mois qu’on leur parle de cette affaire et de la procédure en cours au Congrès. Ensuite, parce que le procès est joué d’avance, pour que Donald Trump soit condamné, il faudrait que 20 sénateurs Républicains au moins franchissent le Rubicon et votent à charge avec les Démocrates, hypothèse hautement improbable. Et puis il y a une troisième raison qui fait que les citoyens risquent de détourner la tête des débats du Sénat, c’est que pour les Américains, le mois de janvier marque le coup d’envoi des primaires et les candidats viennent à leur rencontre. Le premier scrutin aura lieu le 3 février, dans l’Iowa, puis ce sera au tour du New Hampshire. Et ce qui intéresse les électeurs, c’est d’interroger les candidats sur leurs problèmes du quotidien, l’emploi, l’école, le réchauffement climatique, etc… Pour beaucoup, on est donc déjà très loin des débats un peu hors sol du Sénat…
Emmanuel Faux