L’hymne de la Ligue des Champions, vous connaissez tous cet air qui fait vibrer les millions d’amateurs de football du monde entier. Il est joué avant chaque match de la plus célèbre des compétitions sportives et il l’a été mardi soir encore pour la reprise des 8ème de finale et la rencontre Dortmund – PSG. Savez-vous qu’il est inspiré par un hymne de couronnement composé en 1727 par Georg Friedrich Haendel ? Avez-vous déjà entendu l’incroyable histoire de l’origine de sa création ?
L’épisode :
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La Ligue des Champions doit son existence au journal l’Equipe
Un des journalistes de l’Equipe lance l’idée d’une Ligue des Champions après qu’un journal anglais a qualifié un club britannique de « meilleur du monde ». Inadmissible pour le Français qui propose donc une coupe d’Europe des clubs. L’idée fait son chemin et le quotidien commence à préparer la première édition de ce qui s’appelle alors la Coupe d’Europe des clubs champions européens. L’organisation est finalement reprise en main par l’UEFA, le premier match a lieu 4 septembre 1955.
Dans les années 1980, le football est marqué par la montée du hooliganisme et par plusieurs drames qui font des dizaines de morts dans les stades. L’UEFA décide alors de donner une nouvelle identité à sa compétition pour la rendre plus noble. Elle change son nom : la Coupe d’Europe des clubs champions européens devient la Ligue des Champions, la nouvelle marque obtient un logo et un hymne.
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Tony Britten : Le compositeur de l’hymne de la ligue des champions
Zadok the Priest est un hymne composé par Georg Friedrich Haendel pour le couronnement du roi George II en 1727. Depuis, il est joué à chaque couronnement de monarque Outre-Manche : il est entré dans l’inconscient collectif britannique. Cela correspond parfaitement à ce qui est recherché par l’UEFA pour redonner du prestige à sa compétition. Elle indique au compositeur Tony Britten (qui n’a pas de lien familial avec le compositeur britannique Benjamin Britten), qui travaille pour la télévision et le cinéma qu’elle recherche un morceau qui y ressemble.
Le compositeur reprend le début, une inspiration qu’il assume. S’il n’a pas beaucoup modifié la musique, Britten a changé les paroles : au lieu du psaume qui dit “Longue vie au roi”, il écrit une liste de superlatifs. Il demande à un linguiste de les traduire en allemand et en français, les deux autres langues officielles de l’UEFA. Voici ce qu’on entend répété en trois langue : “Ce sont les meilleures équipes, les grandes équipes… Une grande réunion… Ils sont les meilleurs… Les grandes équipes… “
Zidane, Messi, Pirlo et le public : Un hymne composé en quelques semaines qui transcende sportifs et supporters
En quelques semaines de travail, Britten exécute la commande. Son hymne devient un succès : il est joué avant tous les matchs de la compétition, il ouvre et conclut les retransmissions télévisées, ce qui l’a irrémédiablement associé au ballon rond. L’hymne est très apprécié par les spectateurs, qui le reconnaissent immédiatement, mais aussi par les joueurs.
Regardez les réponses de 3 légendes du ballon rond concernant l’hymne :
Pour continuer à essayer de bénéficier du prestige de la musique classique, l’UEFA a choisi plusieurs stars du chant lyrique pour interpréter l’hymne lors des finales ces dernières années. Il y a par exemple eu Jonas Kauffmann, Juan Diego Florez ou Andrea Bocelli.
Voici la version de ce dernier en italien dans le Stadio Olimpico de Rome en 2009. Il chante avant le match Manchester United – FC Barcelone :
Le sport est rarement évoqué dans la musique classique
Le sport est parfois une source d’inspiration des compositeurs du XXème, siècle marqué par l’essor des loisirs et de l’activité physique. Dmitri Chostakovitch était fanatique de football : il allait au stade, il a passé sa licence d’arbitre et il prenait des notes dans des petits carnets pendant les matchs. En 1928 il compose un ballet, L’Age d’or, qui raconte l’histoire d’une équipe de football soviétique qui voyage en Occident et fraternise avec les ouvriers locaux.
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Coté français, on s’inspire plutôt des courts de tennis que de la clameur des stades de foot : Satie et Debussy ont tous les deux composé des œuvres qui font référence au tennis. Chez Claude Debussy, c’est un ballet créé en 1913 qui s’appelle Jeux. Une œuvre tardive du compositeur dans laquelle il évoque un jeune homme et deux jeunes filles à la recherche d’une balle de tennis dans un parc au crépuscule :
Chez son ami Erik Satie, c’est une véritable partie de tennis qu’on entend dans Sports et Divertissements, en 1914. C’est un ensemble de 21 courtes pièces inspirées, comme le titre l’indique, de sports et divertissements comme le tennis, le golf ou les bains de mer :
Pour vous échauffer (la voix) avant le match de ce soir @PSG_inside
VS @BVB Dortmund et tout savoir sur l'hymne de la @ChampionsLeague, inspiré de Haendel…Le nouvel épisode du podcast de @AugustinLef : @RVClassique https://t.co/p4OAASTRnF
— Pauline Lambert (@PaulineLambertF) February 18, 2020
Dortmund – PSG : Un match à haute tension pour les amateurs
Mardi soir, 18 février, la Ligue des Champions a repris avec les huitièmes de finale de la compétition. Au programme de la soirée Dortmund – PSG s’est soldé sur un 2-1. Ca a été l’occasion de réécouter ce fameux hymne en direct et de raconter à vos proches l’histoire de ce morceau !
Qui a dit que le foot et la musique classique ne faisaient pas bon ménage ?
Augustin Lefebvre