Côté pile, l’artiste à la virtuosité flamboyante ; côté face, l’homme au psychisme vulnérable. Evocation du grand, de l’unique Vladimir Horowitz, né il y a 120 ans, dont Martha Argerich a pu dire qu’il était « la meilleure chose qui soit arrivée au piano ».
Vladimir Horowitz avait une formule qui a fait florès : « il y a trois sortes de pianistes, les pianistes juifs, les pianistes homosexuels, et les mauvais pianistes ». Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas un mauvais pianiste : il fait partie des plus grands du 20ème siècle, aux côtés de Claudio Arrau, Rudolf Serkin ou Arthur Rubinstein. Il disait justement d’Horowitz : « il était meilleur pianiste et j’étais meilleur musicien ». Une manière de dire que la technique de Vladimir Horowitz était sans doute supérieure à la sienne, mais que l’artiste cultivait un style trop capricieux et soucieux de plaire, pour être considéré comme un authentique musicien.
Le grand public retient l’image de ce virtuose batteur d’estrade, à qui tout réussit. Mais il y a une personnalité complexe derrière ce personnage, pétri de contradictions et d’inhibitions. Il a même d’ailleurs plusieurs fois quitté la scène et n’apparaissait plus en public à la fin de sa vie, enregistrant quelques oeuvres chez lui qu’il laissait publier au compte-goutte. On dit même que son éditeur avait installé un magnétophone qui se déclenchait automatiquement dès que le maître se mettait à jouer.
Vladimir Horowitz était d’origine russe, naturalisé américain
Pourquoi cette carrière à éclipse ? Horowitz raconte qu’un jour, il avait donné un récital épuisant, avec un répertoire bien composé. Il a été pris de nausées quand il s’est mis à entendre des sortes de voix qui venaient de la salle, hystériques, lui réclamant un bis qu’il n’avait nulle intention de jouer. La suite, c’est Franck Ferrand qui vous la raconte…
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Franck Ferrand