C’est un étonnant programme que souhaite mettre en œuvre Hitler en 1940 : dépeupler la Franche-Comté pour y placer une population germanique, issue de la région frontalière avec l’Italie, le Sud-Tyrol. Hitler espère en faire une enclave SS pour mettre fin à cette pomme de discorde avec son allié Mussolini.
Nous sommes le vendredi 19 juillet 1940 près de la célèbre citadelle de Besançon, conçue par Vauban, et trois énormes voitures décapotables de marque Volkswagen sont garées le long des murs du bâtiment.
Leurs occupants sont affairés à observer des plans, à admirer la région depuis ses murailles. Un petit peu plus haut, une quinzaine d’hommes. Tout ce monde-là parle allemand et on est en train de commenter le relief, la fertilité des terres qui apparaît comme une évidence et ces maisons tellement typiques de la région, avec notamment leurs grandes toitures si pentues.
Un accord entre Mussolini et Hitler sur le sort de la Franche-Comté
On pourrait croire qu’il s’agit d’un groupe d’étrangers qui sont là pour explorer les beautés de la capitale de la Franche-Comté. Mais, nous sommes en juillet 1940. Autant dire que l’Allemagne vient de remporter haut la main cette extraordinaire offensive qu’elle avait lancé le 10 mai précédent. Ça fait trois semaines maintenant que le gouvernement français s’est installé à Vichy.
Neuf jours plus tôt, les députés, tout ce qui constituait les parlementaires français, (enfin, une immense majorité d’entre eux) ont confié les pleins pouvoirs au maréchal Pétain et, il y a quelques jours à peine, la Moselle, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin ont été annexés au IIIe Reich.
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Si ce groupe d’Allemands est là, en territoire franc-comtois, vous imaginez bien que ce n’est pas seulement pour admirer le paysage. On est là, en vérité, pour évoquer une possible annexion de territoire nouveau pour l’empire nazi.
Cette annexion est très importante parce qu’elle est censée mettre un terme à une querelle très ancienne qui existe entre l’Allemagne et l’Italie. C’est la raison pour laquelle les Allemands sont en charge d’une mission véritablement diplomatique en cet été 1940.
La suite, c’est Franck Ferrand qui vous la raconte…