« Odyssée sensorielle », la nouvelle exposition immersive du Muséum national d’histoire naturelle de Paris

Le son, l’odeur, la chaleur et le vent, c’est à nos sens auxquels fait appel l’exposition du Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Elle ouvre ses portes demain : une « Odyssée sensorielle » pour faire découvrir les écosystèmes de la planète, comme si nous y étions.

Des images très hautes définitions projetées sur d’immenses écrans

L’exposition commence au Kenya avec des flamants roses qui s’envolent. Des images très hautes définitions projetées sur d’immenses écrans. Le spectateur est ensuite plongé dans le noir dans une autre salle juste au-dessus d’une mare, il y fait nuit. Puis, on se retrouve en pleine forêt tropicale à quelques centimètres d’un paresseux, au sommet de la canopée. Selon Pierre-Michel Forget, botaniste au Muséum « il est très rare de les observer d’aussi haut, même en grimpant dans les arbres en Guyane. On se trouve à quelques pas du projet abandonné de la mine d’or ou il y a une très belle forêt qui abrite une faune en danger à cause de la chasse ». Soudain, dans une nouvelle salle il fait plus frais, les couleurs oscillent entre l’ocre, le doré et des nuances plus sombres. A vos pieds et devant vos yeux, la vie fourmille, nous sommes sous terre. Le microbiologiste Marc-André Selosse rappelle que 25% des espèces connues vivent dans le sol : « il y a 1/3 de la plante qui est dans le sol et tous ces habitants du sol, qu’ils soient des animaux ou des filaments de champignons se côtoient ».

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Plus de 200 professionnels ont travaillé sur cette exposition : parfumeurs, preneurs de sons, caméramans et scientifiques

On se retrouve à quelques millimètres d’une abeille en train de butiner une fleur et c’est très impressionnant. Youenn Le Guen a fait partie de l’équipe de production qui, aux quatre coins du globe, a capté ces images : « on était avec des caméras qui nous permettent de filmer à 1000 voire 2000 images par seconde. Ce sont des caméras utilisées habituellement dans les crash-tests de véhicules et que l’on a détourné ». Une légère brise passe dans la salle, on sent la fleur miellée et l’herbe coupée. Des prairies à la banquise, les odeurs de l’exposition ont été fabriquées par des chercheurs spécialisés dans les travaux psycho-olfactifs. Selon Judith Gross, du parfumeur IFF, « dans la banquise il y a une odeur d’ambre gris. C’est une matière première très mystérieuse et qui était à l’époque très utilisée par les parfumeurs. L’ambre provient d’une excrétion de cachalots qui crachaient des compactions de calamars, repêchées ensuite par les pêcheurs et puis récupérées par les parfumeurs ». Ils ont été plus de 200 professionnels à travailler sur cette exposition : des parfumeurs, des preneurs de sons en passant par les caméramans et les scientifiques du Muséum. « L’Odyssée sensorielle », c’est donc à partir de demain, au Museum National d’Histoire Naturelle, et jusqu’au 4 Juillet.

Laurie-Anne Toulemont

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