Un projet fou, qui semble futuriste vient de commencer au Japon : Toyota va faire sortir de terre une « smart city », une ville connectée à zéro émission carbone. Le géant de l’automobile a inauguré le chantier hier, au pied du Mont Fuji.
Woven City sera construite à Susono, sur le site d’une usine récemment fermée par Toyota
Sous un chapiteau, pioche à la main, le président du groupe Toyota, Akio Toyoda lance symboliquement la construction de « Woven city », qui signifie en français La ville tissée. Elle va pousser à Susono – à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo, sur les 70 hectares du site d’une usine récemment fermée par Toyota.
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Elle sera faite de maisons en bois bas carbone, avec sur les toits des panneaux photovoltaïques, une énergie qui sera relayée par des piles à combustibles à hydrogène. L’objectif de Toyota est de tester ses nouveaux véhicules autonomes roulant à l’hydrogène, mais aussi être à la pointe de la recherche sur l’intelligence artificielle spécialisée dans l’assistance aux personnes âgées.
A Woven City, des robots nourris à l’hydrogène livreront les maisons via un réseaux de voies en sous-sol
Il s’agit d’un laboratoire géant pour l’industriel et une vitrine de luxe pour le Japon selon Claire Joachim, maître de conférences en Droit Public à l’Université de Poitiers. Aux sous-sols de Woven City, il y aura tout un réseau de voies pour des robots nourris à l’hydrogène qui livreront les maisons. A l’intérieur des habitations : des robots, là encore, guidés par l’intelligence artificielle qui pourront remplir au besoin le frigo ou même surveiller la santé de ses locataires.
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Un peu plus de 300 personnes vont pouvoir habiter à Woven city dès 2025 promet Toyota. Au final, la mini-ville pourra compter 2 000 habitants : des employés de Toyota et leurs familles, mais aussi des scientifiques de passage, et des représentants des 3000 entreprises qui se sont portées volontaires pour participer au projet. Il faudra que Toyota utilise de l’hydrogène « vert » à Woven City, c’est-à-dire uniquement produit à partir d’électricité éolienne ou solaire. Voilà la condition posée par Lisa Fischer du think tank « E3G ». Afin de financer ses recherches sur les nouvelles-technologies vertes et Woven City, Toyota a lancé le mois dernier un nouveau fonds d’investissement de 800 millions de dollars.
Laurie-Anne Toulemont