Le 11 février 2016, il y a donc 5 ans jour pour jour, était adoptée la loi Garot contre le gaspillage alimentaire. Elle prévoit notamment l’interdiction pour les supermarchés de plus de 400m2 de jeter leurs invendus.
Loi Garot : Les Restos du cœur ont vu leurs dons provenant des grandes surfaces augmenter de 24% depuis l’adoption du texte
Le premier intérêt de cette loi Garot, -et là tous les acteurs du secteur semblent d’accord-, c’est que le gaspillage alimentaire est devenu un enjeu social, écologique, économique. Elle a permis de lancer une dynamique et les résultats sont là, selon le député socialiste Guillaume Garot, auteur et rapporteur de cette loi. Les dons alimentaires aux associations ont augmenté. « Les grandes surfaces ont joué le jeu » souligne-t-il, et il assure que les Restos du cœur ont vu leurs dons provenant des grandes surfaces augmenter de 24% depuis l’adoption de la loi. Idem pour les autres banques alimentaires.
A lire aussi
Et c’est tout un ecosystème qui s’est développé ces dernières années, avec désormais plusieurs start-up présentes sur le marché : Too Good to go, qui met en relation consommateurs et commerçants pour écouler à prix réduits les invendus. C’est ce que fait aussi la start-up Phenix, qui joue le rôle également d’intermédiaire entre les supermarchés et les associations. Elle travaille aujourd’hui avec 7000 commerces partenaires, des hypermarchés, des supermarchés, des commerces de proximité, où ils collectent les invendus puis les redistribuent aux associations.
10 millions de tonnes de nourriture consommable sont jetées chaque année en France
150 millions de repas sont sauvés de la poubelle, selon Phenix depuis son lancement il y a 6 ans. Pour son fondateur Jean Moreau, les dirigeants de supermarchés ont pris conscience de ce gaspillage, de la demande sociétale, mais ils ont aussi, et c’est très important, saisi l’intérêt économique. Malgré ces avancées, il y a plusieurs enjeux, notamment celui de la qualité des dons des supermarchés, pas toujours au rendez-vous selon le député Guillaume Garot.
A lire aussi
Et certaines grandes surfaces ne respectent pas la loi, continuent à jeter des invendus. Il faut donc aller plus loin dans les contrôles, préconise le député Garot qui veut créer une police du gaspillage alimentaire. Autre mesure qu’il veut faire voter, la fin des dates de péremption sur certains produits secs : les pâtes, le riz, où il n’y a pas de risque sanitaire. Sa proposition de loi vient d’être adoptée en commission à l’Assemblée Nationale. Elle doit encore passer en séance publique. Sachez que 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont jetées chaque année en France…
Baptiste Gaborit
Ecoutez 3 minutes pour la planète