Le skipper François Gabart vient d’être lâché par son sponsor historique, la Macif, après 10 ans de collaboration. Rencontre avec un homme qui a toujours l’envie de se réinventer.
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François Gabart ne s’attendait pas à la fin du sponsoring de la Macif, annoncé il y a deux semaines
Il est le Mozart de la voile, le petit prince des océans. François Gabart collectionne les surnoms et encore plus les victoires : Vendée Globe 2013 à seulement 29 ans, Route du rhum 2014, Transat Jacques Vabre 2015… Sans comptez son record du monde en solitaire en 2017 ; record qui tient toujours. Toutes ces victoires ont été engrangées avec des bateaux aux couleurs de la Macif, qui a décidé de recentrer son sponsoring voile dans d’autres catégories.
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Et cela, le skipper l’a appris il y a deux semaines. « Je sais depuis 10 ans la chance que j’ai de naviguer aux couleurs de la Macif et je sais aussi la fragilité de ce genre de projet. Malheureusement, je n’imaginais pas cela en ce moment mais je n’ai pas le choix ». Pas le choix car le timing est délicat. François Gabart vient tout juste de recevoir la coque de son futur trimaran géant, encore une construction. Mais le skipper et son équipe assurent pouvoir continuer le chantier.
François Gabart affirme pouvoir terminer la construction de son trimaran, estimé à 15 millions d’euros
« On continue la construction du bateau, que l’on avait lancée il y a un an et demi. On a encore un an de construction pour que le grand trimaran soit mis à l’eau à l’été 2021. Aujourd’hui, j’ai toujours la même ambition de naviguer sur ce bateau. C’est juste les couleurs du bateaux qui seront différentes ». Il va falloir trouver donc un nouveau sponsor, à même de financer la suite de ce nouveau bateau, estimé à plus de 15 millions d’euros, sous peine de le voir partir avec un autre équipage.
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François Gabart veut profiter de ce moment pour se réinventer et accélérer, lui aussi, sur la réduction de son impact environnemental, notamment pour ce qui concerne la construction de ses navires. « Le carbone que l’on utilise est un produit qui demande beaucoup d’énergie pour la fabrication. On travaille actuellement sur les bio-composites et on veut continuer de changer notre modèle de fonctionnement pour essayer d’avoir un impact environnemental le plus faible possible », explique-t-il.
François Gabart devrait partir dans un tour du monde en équipage fin 2021 avec son nouveau sponsor
Impossible d’imaginer désormais selon lui la performance non durable. Son entreprise, Merconcept, va devenir une entreprise à mission. Il imagine également un sponsoring à mission, pour porter des causes sociétales et environnementales. Il voudrait avoir un impact à court terme dans d’autres domaines que la course. « Si je réfléchis à ce que je fais depuis maintenant dix ans, grosso modo, je me déplace sur la planète en utilisant le vent et les vagues ».
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« Aujourd’hui dans le transport maritime, on pourrait imaginer se servir du vent pour ne serait-ce économiser 5%, 10% voire 15% de la consommation de ses bateaux-là ». Son influence passerait par du conseil notamment. En attendant, François Gabart espère très vite retrouver la mer, avec en ligne de mire, un tour du monde en équipage fin 2021.
Baptiste Gaborit