Environnement : L’Equateur est-il trop chaud pour les poissons ?

L’exil climatique des poissons a déjà commencé, et la biodiversité marine s’éteint peu à peu au niveau de l’Equateur. Une étude inédite publiée dans une revue scientifique estime même à 30% la baisse du nombre d’espèces en 40 ans dans cette zone devenue trop chaude.

L’Equateur déserté par 50% des poissons de haute mer

Les tropiques étaient jusque-là une zone très riche, considérée comme stable et à la température idéale pour de nombreuses espèces. Ce n’est plus le cas, des chercheurs de plusieurs universités mondiales se sont appuyés sur les informations d’une base de données regroupant plus de 48 000 espèces marines et les conclusions sont sans appel, selon Mark Costello, chercheur à l’université d’Auckland (Nouvelle-Zélande) : « c’était attendu mais c’est la première fois que nous utilisons des informations de cette base de données, on observe que le nombre d’espèces vivant dans les eaux équatoriales a beaucoup diminué. Beaucoup de ces espèces n’ont pas disparu, elles migrent vers les plus hautes latitudes »

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Les espèces migrent donc vers les zones subtropicales. C’est notamment le cas des poissons de haute mer (sardines, maquereaux, thons) dont la moitié des espèces ont déserté l’Equateur. Le lien avec le changement climatique est direct selon Mark Costello : « la température moyenne des eaux équatoriales est aujourd’hui supérieure à 20 degrés, on observe que le nombre d’espèces commence à diminuer dès qu’on arrive au dessus de 20 degrés. Nous sommes entrés dans une période où l’Equateur est devenu trop chaud pour beaucoup d’espèces marines, un peu à l’image de ce qui est en train de se passer sur terre ».

 

Les espèces marines migrent 6 fois plus rapidement que les espèces terrestres pour s’adapter au réchauffement climatique

Ces espèces migrent surtout vers le Pôle Nord, car l’hémisphère nord s’est réchauffé plus rapidement ces dernières décennies, les poissons y trouvent donc des eaux plus froides qu’en Equateur mais plus chaudes qu’au Pôle Sud. Ces migrations ont des conséquences importantes, notamment sur les populations de la zone équatoriale dont beaucoup vivent de la pêche et du tourisme.

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Si la migration des espèces marines sont possibles dans les océans, ce n’est pas le cas dans la Méditerranée, où les poissons qui veulent migrer vers des latitudes plus fraîches risquent de se retrouver piégées avec un risque élevé d’extinction.

Baptiste Gaborit

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