Le 1er novembre pour la première journée de la COP26, les dirigeants du monde entier ont rappelé leur objectif : limiter le réchauffement à 1,5 degré plutôt qu’à 2 degrés. Un demi-degré de moins qui change tout ou presque sur les conséquences du changement climatique.
Il y aura des conséquences directes et particulièrement dans le sud de la France
Entre un monde à 1,5 degré et un monde à 2 degrés les différences sont profondes comme par exemple sur la fréquence des évènements climatiques extrêmes selon Robert Vautard, climatologue, directeur de l’Institut Pierre Simon Laplace, coauteur du dernier rapport du GIEC ( groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) : « un évènement extrême de température comme une vague de chaleur se produirait normalement une fois tous les 10 ans. Déjà aujourd’hui dans un monde à 1 degré cet évènement se produit pratiquement 3 fois plus souvent. Dans un monde à 2 degrés c’est presque 6 fois plus souvent alors que pour un monde à 1,5 degré cela serait de l’ordre de 4 fois plus souvent ».
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Avec un réchauffement de 4 degrés, c’est 10 fois plus qu’avec un réchauffement limité à 1,5 degré. C’est aussi une montée des eaux moins élevée selon Joël Guiot, climatologue et chercheur à l’université d’Aix-Marseille : « Il y a 10 cm de différence entre 1,5 degré et 2 degrés. En période de tempêtes, de marées ou encore en période de submersions marines, 10 cm d’eau en plus vont rendre des évènements extrêmes qui n’arrivaient qu’une fois par siècle à une fois tous les 10 ans ». Il y aura des conséquences directes par exemple dans le sud de la France en Camargue : « cela va doubler la surface inondée de la Camargue. Tout sera envahi par de l’eau salée ».
Dans un monde à 2 degrés de plus, 99% des coraux disparaîtront
Evènements climatiques extrêmes, montée du niveau des océans mais aussi impacts sur la biodiversité : à 1,5 degré, 70 à 90% des coraux disparaîtront. A 2 degrés, c’est 99% des coraux qui disparaîtront. Ce 1,5 degré ou 2 degrés de réchauffement est une moyenne à l’échelle du globe et qui cache d’importantes disparités selon Joël Guiot : « il s’agit d’une moyenne sur toute la planète, ces degrés cachent une variabilité spatiale : on a par exemple des réchauffements trois fois plus importants sur les hautes latitudes. La variabilité est également saisonnière puisque le réchauffement n’est pas le même en hiver qu’en été ».
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Le monde du vivant ne répond pas linéairement au réchauffement pour Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS : « chaque espèce a son seuil de tolérance, son intervalle climatique dans laquelle elle peut se déplacer et vivre correctement. C’est pour cela qu’à chaque fois que l’on va augmenter d’un dixième de degré, on va menacer de nouveaux systèmes sur terre ». Avec 2 degrés de plus deux fois plus d’insectes et trois fois plus de plantes seront au bord de l’extinction. Dans la bataille du climat, chaque dixième de degré compte.
Baptiste Gaborit