Cargo à voiles : Pour un transport maritime moins polluant ?

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« Grain de Sail », un voilier français, a accosté ce mercredi à Nantes. Rien à voir avec le Vendée Globe évidemment, car Grain de Sail est un cargo à voiles qui vient de boucler sa première transatlantique avec des marchandises à bords. Alors assiste-t-on au retour en grâce du transport maritime à voiles ?

Grain de Sail prévoir la construction d’un deuxième cargo à voiles l’an prochain, puis un troisième en 2025

Le voilier Grain de Sail appartient à l’entreprise éponyme basée dans le Finistère qui produit du chocolat et du café. L’organisation a choisi en 2018 de construire son propre bateau pour assurer son approvisionnement en matières premières, un navire de 24 mètres de long avec un petit moteur pour assurer les manœuvres dans les ports mais surtout « 7 voiles et des mats de 25 mètres : c’est un petit cargo qui peut faire face aux tempêtes » nous indique Stefan Gallard, directeur marketing de l’entreprise.

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Le cargo peut embarquer jusqu’à 50 tonnes de marchandises. Grain de Sail était parti de Saint-Malo le 18 novembre dernier, avec à son bord 15 000 bouteilles de vin bio livrées à New York et est ensuite parti récupérer 33 tonnes de cacao bio en république dominicaine. Pour l’entreprise, le cargo à voile était la solution pour arriver à réduire au maximum son empreinte environnementale. L’idée, selon Stefan Gallard « est de décarboner le transport maritime, car en tant que producteurs de chocolat et de café nos matières premières viennent de très loin et des substituts locaux n’existent pas ». Grain de Sail prévoit de construire un deuxième cargo à voile l’an prochain puis un troisième en 2025. Les deux auront une capacité de transport de 300 tonnes.

 

Jean Le Cam a testé une nouvelle voile rigide destinée à propulser des paquebots de 200m de long

La voile a donc le vent en poupe. Cette semaine, les chantiers de l’atlantique à Saint-Nazaire ont eut aussi présenté leur dernière innovation, des voiles rigides destinées à propulser en partie des futurs paquebots de 200m de long « dont les mats s’élèveront à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer » selon Nicolas Abiven, en charge du développement de Solid Sail pour les chantiers de l’atlantique.

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La voile, qui fait 1200m2, a notamment été testée par le skipper Jean Le Cam. Les bateaux qui en seront équipés auront toujours une propulsion thermique, mais les voiles pourraient faire baisser la consommation de 25 à 75% selon les conditions de vent notamment. Le coût du dispositif de 10 millions d’euros sera amorti plus facilement avec l’augmentation des prix des nouveaux carburants. Les deux premiers paquebots à voiles pourraient sortir des chantiers d’ici 5 ans.

Baptiste Gaborit

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