Uber fête son dixième anniversaire en France. Quelle trace a déjà laissé ce service de VTC chez nous ?
Avant la crise, Uber comptait 5 millions de clients en France
Il y a un premier constat qui s’impose. Même si on n’utilise pas tous Uber, on connaît tous ce service. Uber est le symbole d’un service qui aura marqué l’histoire des services et du capitalisme en un temps record. L’entreprise est même l’une des rares qui a donné son nom à un verbe puisque Maurice Lévy, le patron de Publicis, avait mis en garde toutes les entreprises historiques en leur disant de rester vigilantes et ne de pas ignorer la révolution numérique au risque de se faire « uberiser ».
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Le bilan d’Uber est globalement positif. Si on se place du point de vue du consommateur : nous étions avant dans un monde de taxis dans lequel en France, l’offre était administrativement limitée. La demande était du coup très souvent supérieure à l’offre. Aujourd’hui le rapport de force s’est rééquilibré en faveur du consommateur. Ce n’est pas un hasard si avant la crise, la base de clients d’Uber en France était d’environ 5 millions de personnes.
En France on compte près de 30 000 chauffeurs Uber
Le bilan est aussi positif pour les taxis. Certes, ils sont moins dans l’exploitation confortable d’une rente et la valeur des plaques de taxi a chuté. Mais l’arrivée d’Uber les a obligés à se réinventer et à monter en gamme. La menace d’Uber a été comprise par toutes les entreprises ou presque et c’est un service qui a contribué à réveiller notre capitalisme. Uber a aussi obligé l’Etat à devenir plus réactif. Au départ, le législateur a juste essayé de tout interdire et parfois de façon absurde. Souvenez-vous qu’au début, un chauffeur Uber avait l’obligation d’attendre 15 minutes après une commande pour prendre un passager. Aujourd’hui, l’Etat est moins hostile à l’innovation digitale. Il régule mieux et c’est une bonne chose.
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Être chauffeur Uber n’est pas un métier facile. C’est en général plus de 40 heures de travail par semaine pour environ 1600 euros de revenus nets par mois. Ce n’est pas énorme. L’avantage est d’être son propre patron et on peut choisir plus ou moins ses horaires. Mais surtout, le métier de chauffeur est un travail peu qualifié qui est souvent précaire dans plusieurs pays. En France il y a environ 30 000 chauffeurs Uber et pas mal d’entre eux en font un vrai métier. On dit souvent que la France est un pays d’assistés. La réussite d’Uber chez nous prouve que la valeur travail existe aussi. Et ça aussi c’est une bonne chose.
David Barroux