Le secteur aérien avait subi de plein fouet la crise du Covid. Pourtant, après deux années d’un trafic perturbé, voire complètement stoppé, il semblerait que les compagnies reprennent confiance. Entre des voyageurs toujours présents et le secteur du fret aérien qui se porte bien, les raisons d’être optimiste sont nombreuses.
Plus de 230 000 salariés du secteur ont été poussés vers la sortie
Après deux années de crise, le transport aérien retrouve le sourire. En effet, du jour au lendemain, l’activité ne s’était pas réduite, elle s’était totalement arrêtée. Pendant des semaines pour certaines compagnies, des mois pour d’autres, le chiffre d’affaires est pratiquement tombé à zéro alors que les charges étaient, elles, toujours bien présentes. Quand un avion ne vole pas on fait des économies de carburant mais il faut quand même payer les salaires et rembourser les appareils. Le trafic a repris progressivement mais les avions ont souvent volé avec des taux de remplissage très faibles. Or un vol est rentable uniquement quand il est presque plein. Pourtant, aujourd’hui le secteur reprend confiance.
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Toutes les compagnies sont réunies depuis le 20 juin à Doha au Qatar pour leur sommet annuel. Le message est que même si ça ne va pas encore bien pour tout le monde, ça commence à aller vraiment mieux. Déjà, parce que l’envie de voyager n’a pas disparu. Dès qu’on lève les restrictions et qu’on rouvre les frontières, les gens reprennent l’avion. Le trafic est reparti et va continuer de repartir. L’autre bonne nouvelle est que même si le prix du kérosène a progressé de presque 40% depuis 2021, les compagnies peuvent augmenter leurs prix. Les consommateurs sont là et ils sont prêts à payer. Il y a également une activité très rentable comme le fret qui se porte très bien. Enfin, il faut savoir que le secteur a dramatiquement réduit ses coûts. Au total, plus de 230 000 salariés du secteur ont été poussés vers la sortie. Cela fait de sacrées économies.
En 2022, le secteur aérien a perdu 10 milliards de dollars
A court terme, le secteur pourrait alors renouer avec les bénéfices. Les pertes cumulées des quelque 300 compagnies ne devraient pas dépasser 10 milliards de dollars en 2022 pour un chiffre d’affaires de 782 milliards de dollars contre 137,7 milliards de pertes en 2020 et 42,1 milliards en 2021. La tendance est donc bonne et les compagnies qui pensaient qu’il faudrait attendre 2027 pour retrouver une activité comparable à celle d’avant la crise se disent que le retour à la normale sera peut-être pour 2023. La crise aura été plus courte que prévu. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de sujets d’inquiétude. Cet été, de nombreux vols risquent ainsi d’être annulés par manque de personnel. Les aéroports qui ont souffert sont aussi nombreux à augmenter leurs taxes. De plus, le contexte géopolitique ou sanitaire n’est jamais calme. Finalement, le transport aérien a repris confiance avec pour preuve la livraison de 1 200 nouveaux avions prévue pour cette semaine, un signe qui ne trompe pas.
David Barroux