Renault vient de virer son patron et en cherche un nouveau. Quel est son portrait robot ?

Vendredi dernier, un conseil d’administration extraordinaire a évincé Thierry Bolloré du poste de directeur général de Renault . Jean-Dominique Senard, le président du conseil d’administration, cherche un candidat pour remplacer Thierry Bolloré.

Nouveau DG de Renault : quel est son portrait robot ?

Un patron ou une patronne, c’est un couteau suisse. Il faut avoir plein de qualités et être multi-usages. Là, les chasseurs de tête cherchent un homme ou une femme qui connaisse déjà l’automobile. C’est donc quelqu’un qui travaille chez un constructeur, Renault ou un concurrent. Ou qui travaille chez un équipementier, un fournisseur. Ils cherchent quelqu’un qui a une expérience internationale et si possible japonaise à cause de Nissan, le partenaire parfois un peu compliqué de Renault. Il faut aussi quelqu’un qui ait déjà une expérience en tant que dirigeant d’un groupe ou d’une grosse filiale.

 

Est-ce que cela peut-être un étranger ?

Ce n’est pas tabou et il y a même le précédent Ben Smith. Chez Air France KLM on a été chercher un Canadien qui connaît très bien le transport aérien. C’est un peu l’anti-énarque ou ex directeur de cabinet sans vraie expérience industrielle que l’on parachutait souvent dans les entreprises publiques ou dont l’Etat est actionnaire. Mais à mon avis ça serait quand même important que le ou la futur patron de Renault soit aussi quelqu’un qui ait une expérience de l’Etat-actionnaire et qui connaisse un peu l’éco-système français. Ben Smith connaît par cœur l’aérien et c’est sans doute un bon pilote mais il vit dans une tour d’ivoire. Il ne sort pas. Il ne rencontre personne et ses relations sont mauvaises avec KLM le partenaire d’Air France et quasi inexistantes avec les politiques ou les journalistes. Il est trop dans sa bulle et ça pourrait se retourner contre lui en cas de turbulences.

 

 

 

Quelles seront les priorités de ce nouveau patron de Renault ?

Déjà il devra s’entendre avec Jean-Dominique Senard le président du conseil d’administration. Ensemble, ce tandem devra à court terme renouer le dialogue constructif avec Nissan. A moyen terme il faudra peut-être tenter de relancer le projet de fusion avec Fiat-Chrysler. Et à long terme, il faudra relever le pari de la voiture électrique et autonome. Une belle somme de défis à relever.

 

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David Barroux

 

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