Renault : Luca de Meo présente son plan, mais peut-on encore relancer la marque au losange ?

Dans l’automobile il existe un dicton : avec de bons produits, tout est possible. Si on dessine des voitures dont les gens veulent, on peut assez vite redresser la barre. La 205 a sauvé Peugeot il y a des années et aujourd’hui l’enseigne a la 3008 et la 5008 qui en font un groupe aussi rentable qu’un constructeur allemand.

La R5 a été la voiture la plus vendue en France de 1974 à 1983

Renault a eu la R5 et la Scénic. Fiat a eu la Panda et la 500. Donc oui, on peut sauver Renault mais pour ça il faut que la marque au Losange refasse un peu plus envie. Les dirigeants du constructeur ont présenté hier une R5 électrique, car la nostalgie est souvent un bon carburant et il faut se souvenir que la R5 a été la voiture la plus vendue en France de 1974 à 1983. Ils vont aussi faire de Alpine une marque haut de gamme à part entière dans l’électrique. Ils ont des atouts mais le plus dur reste à faire.

 

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Mais Renault va devoir surmonter plusieurs obstacles, dans un contexte de crise qui complique la situation. Il faut réduire les coûts, dans les usines et les centres de conception. Mais il faut dans le même temps préparer le lancement de 24 nouveaux modèles d’ici 5 ans et l’objectif est de monter en gamme, de faire plus de voitures, plus grandes qui se vendent plus cher. Luca de Meo veut augmenter le prix moyen de vente de ses voitures de 5000 euros d’ici 2023 et même 7000 d’ici 2025. C’est un sacré pari. Il va falloir inverser la tendance et trouver des arguments pour convaincre. Comme souvent le plus dur c’est l’exécution, il est toujours plus facile de dire que de faire.

 

La course aux volumes de l’époque Ghosn est finie

Le plan de Luca de Meo est-il réaliste ? Il n’est en tous cas pas impossible, car Renault veut passer d’une stratégie volumes à une stratégie valeur. La course aux volumes de l’époque Ghosn est finie. L’objectif n’est plus d’être numéro un mondial avec les partenaires Nissan et Mitsubishi mais de dégager des marges sur les voitures que l’on vend, quitte à en vendre un peu moins. Le groupe veut aussi se simplifier.

 

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Il faut réduire les gammes, arrêter de vouloir tout faire dans plus de 100 pays. La clef est d’avoir un positionnement clair. Dacia c’est l’entrée de gamme, le meilleur rapport qualité prix. Renault, les voitures familiales avec du caractère et si possible un peu chics et design. Et Alpine c’est le premium. Le plan fixe des objectifs simples et précis. Et le groupe veut se donner un peu de temps. Luca de Meo ne promet pas que tout ira mieux demain. Il se fixe des objectifs à 2025. C’est donc un plan réaliste.

David Barroux