Recul des ventes de voitures

Les ventes de voitures ont reculé de plus de 8% le mois dernier en France. L’heure est-elle grave ?

C’est vrai que ça irait mieux si les ventes étaient en hausse. Mais il faut relativiser. Ca va un peu moins bien. Mais ça ne va pas franchement mal. D’abord parce qu’on compare les ventes de juin 2019 à celles de juin 2018 qui avaient été artficiellement dopées par l’anticipation d’évolution de normes anti-pollution. On avait aussi eu 21 jours ouvrés et non 19 comme cette année. Et sur six mois, si on lisse les chiffres, les performances restent correctes.

Le marché recule quand même ?

Oui, sur le premier semestre, les ventes sont en baisse de presque 2% à un peu plus de 1 million de voitures neuves. C’est un recul mais ça n’est pas un effondrement. Ce recul intervient toutefois dans un contexte porteur. L’économie se porte bien. Les taux d’intérêt sont très bas ce qui favorise les crédits. Mais l’évolution de la réglementation est perturbante. Les pouvoirs publics et les villes tapent beaucoup sur le diesel, ce qui ne donne pas envie d’acheter un véhicule au gazoil. Et l’électrique fait le buzz mais les consommateurs hésitent. Même s’il y a des aides, ça reste cher, le choix est encore limité et l’autonomie n’est pas parfaite. Quelques centaines de kilomètres c’est parfait pour les déplacements du quotidien. Mais il n’y a pas beaucoup de familles prêtes à perdre trois jours pour descendre en Zoé sans bagages vers la Côte d’Azur depuis Paris.

Dans ce contexte, comment s’en sortent les constructeurs tricolores ?

Ils contrôlent un peu moins de 60% du marché tricolore ce qui est bien. Et avec ses 5008 et ses DS7 le groupe PSA prouve qu’on peut faire un peu d’ombre aux Allemands sur le haut de gamme. L’autre bonne nouvelle c’est sur le front de l’électrique. Renault est un pionnier sur ce segment. La concurrence va se développer c’est sur mais l’arrivée d’une Clio électrique début 2020 devrait quand même aider la firme au Losange. Sur le marché de l’auto, les ventes dépendent de la conjoncture économique, de la réglementation mais aussi de l’offre et l’arrivée sur le marché au cours du second semestre des nouvelles Clio et 208 qui représentent de gros volumes devraient permettre à l’année d’être stable. On sort d’un cycle de croissance de 5 ans. Mais on ne s’effondre pas.

David Barroux

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