Les chambres de ces résidences de tourisme situées à la montagne ou à la mer sont désespérément vides depuis un an et le début de la pandémie de covid-19. Selon une étude de KPMG, la fréquentation a chuté de moitié l’an dernier en Ile-de-France, vidée de ses touristes étrangers. En province, la chute est limitée à presque un tiers. Un manque à gagner considérable pour les exploitants de ces résidences en location courte durée.
Appart ’City vient d’entrer en procédure de sauvegarde à Montpellier
Cette année, ces résidences ont déjà raté les vacances de Pâques, et voient avec inquiétudes approcher les ponts du mois de mai dans un contexte d’interdiction de changer de région en France.
Mais le secteur pâtit aussi du ralentissement des voyages d’affaires. La pandémie a donc fait des dégâts. A Montpellier, le groupe Appart ’City vient d’entrer en procédure de sauvegarde. Il emploie près de 1000 salariés et gère un parc de 12.000 appartements.
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C’était un marché en développement avant la crise, un outil de placement rassurant pour de nombreux investisseurs en quête d’un peu de rendement, mais aussi d’un actif solide, dans la pierre, en prévision de la retraite. D’autant plus que l’investissement dans ces résidences de tourisme donnait lieu à une fiscalité attractive. Par ailleurs, le gestionnaire de la résidence se chargeait de la paperasse, de la gestion des appartements et notamment des locataires. Il y avait rarement de mauvaises surprises pour les bailleurs qui recevaient un virement à la fin du mois…
Avec Appart’City, qui gère les appartements de 11.000 propriétaires, un accord a été trouvé avec certains bailleurs
Avec le covid, rien ne s’est passé comme d’habitude. Les chèques se sont taris au même rythme que les touristes, malgré les promesses de rendement garanti. Pour les propriétaires privés c’est la bérézina. En 2020, les bailleurs privés auraient déjà renoncé en moyenne à 3 voire 4 mois de loyers, or de nombreux particuliers se sont endettés pour investir dans ces appartements et faute de loyers, certain se retrouvent avec l’impossibilité de rembourser leurs échéances. En 2021, avec la crise qui s’éternisent, les exploitants pourraient avoir encore du mal à mettre la main à la poche, alors que le secteur juge les aides de l’Etat insuffisante face aux pertes d’exploitations.
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Des procédures de conciliations ont toutefois été ouvertes par de gros acteur comme Pierre et Vacances. Et dans le cas d’Appart-City qui gère les appartements de 11.000 propriétaires, un accord a été trouvé avec certains bailleurs. Ces derniers abandonnent 4 mois de loyers dus pour 2020 mais aussi 30 % des loyers espérés en 2021 en échange de la garantie d’être payé pour le reste. D’autres ont préféré se tourner vers le tribunal de Commerce. Avec une issue plus incertaine.
Pierrick Fay