Du pétrole a été vendu à un prix négatif cette semaine. Le confinement et l’augmentation de la production a fait chuter l’offre et grimper la demande. Les stocks d’or noir débordent et les pétroliers payent leurs clients pour se débarrasser des surplus.
La consommation de pétrole a baissé de 75% en France depuis le confinement
Le pétrole traverse une période incroyable. L’or noir est victime à la fois du Covid-19, d’un bras de fer géopolitique et des spéculateurs. Quand vous mélangez tout ça, cela donne un cocktail explosif. Le point de départ, c’est que vous avez eu au même moment une explosion de l’offre et un effondrement de la demande.
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L’offre a augmenté très brutalement, parce que les pays producteurs n’ont pas réussi à se mettre d’accord. L’Arabie Saoudite et l’OPEP voulaient réduire la production mais la Russie voulait l’augmenter pour fragiliser les producteurs de pétrole américains. Les Russes savent que quand les prix chutent, les producteurs américains de pétrole de schiste ne peuvent plus être rentables. Du coup, Moscou a augmenté la production. Pour les prendre à leur propre piège, les Saoudiens ont eux aussi augmenter leur production.
Pétrole : 5 questions autour d'une chute historique https://t.co/EMmMN21dow
— Les Echos Finance (@EchosFinance) April 21, 2020
Alors, on s’est retrouvé avec d’énormes surplus de pétrole et les prix ont commencé à chuter. Dans le même temps, la demande s’est littéralement effondrée avec la crise sanitaire et le confinement, qui a touché de plus en plus de pays. Quand on ne roule plus, on a plus besoin de faire le plein. En France, la consommation a chuté de 75% par exemple. Or, quand vous avez trop d’offre et pas assez de demande, les prix fondent très vite, au point de devenir négatifs même.
Pétrole : aucune baisse significative à la pompe n’est à attendre
La première raison, c’est que les stocks débordent et que même s’il y a eu depuis des avancées entre les pays producteurs, c’est difficile de réduire brutalement la production. On ne ferme pas un puit comme on coupe un robinet. Du coup, on a trop de pétrole et il faut le stocker ; ce qui coûte cher.
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A tel point que certains préfèrent vendre vraiment pas cher, voir à perte, leur pétrole pour s’en débarrasser et ne pas avoir à payer de frais de stockage. En plus, ce phénomène est accentué par la spéculation. Des gens achètent à l’avance leur pétrole, plusieurs mois avant livraison. Mais depuis leur commande, le marché s’est retourné et ils préfèrent se débarrasser dès maintenant de leurs contrats, qui ne représentent pas des volumes gigantesques, quitte à enregistrer des pertes car ils se disent que la situation peut encore empirer.
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Simplement, pour les consommateurs que nous sommes, il faut avoir conscience que tout cela ne changera pas grand-chose. Plus des trois quarts du prix de l’essence ne sont que des taxes. Donc, même quand le prix du baril chute, les prix baissent mais ne s’effondrent pas… On ne va pas nous payer pour faire le plein !
David Barroux