Pénurie de chauffeurs : les transporteurs routiers français n’arrivent plus à recruter

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Il n’y a pas qu’au Royaume-Uni que les transporteurs routiers manquent de bras. La France aussi recherche des chauffeurs : entre 40.000 à 50.000 personnes.

Le transport routier représente 90% du transport de marchandises en France

Le problème date d’avant la crise sanitaire puisque le métier connaît depuis plusieurs années une crise des vocations. Problème d’image, salaires peu attractifs et méconnaissance de la profession expliquent cette pénurie de candidats. Dans le même temps les besoins augmentent avec de nombreux départs en retraite dans le secteur et une activité qui repart fortement avec la reprise économique. Un véritable casse-tête pour beaucoup d’entrepreneurs. Un rapport de la DARES (la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) d’octobre 2020, montrait d’ailleurs que les conducteurs routiers faisaient partie des 30 métiers les plus en tension en France en 2019.

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A la tête d’une grosse entreprise de transport composée de 250 chauffeurs, Nicolas Guyamier se désespère d’avoir autant de problèmes de recrutement. Il lui manque une trentaine de conducteurs pour faire tourner son activité, « 10 et 15 camions sont à l’arrêt. Ils ne partent pas à cause d’un manque de conducteurs et l’on ne peut pas répondre à la demande des clients. Il y a un manque cruel de formation, le sujet a été mal travaillé. Il y a plein d’apprentis dans les bureaux mais pas d’ apprentis en tant que conducteur ».

75% des trajets des transports routiers de marchandises se font sur moins de 150 km

Vanessa Ibarlucea porte-parole de la Fédération nationale des transports routiers explique que le secteur souffre d’une méconnaissance de ces métiers. Il y a beaucoup d’idées reçues notamment sur l’incompatibilité avec la vie de famille, « on a cette image du conducteur ou de la conductrice qui part pour une semaine et qui ne voit pas sa famille. La réalité n’est plus du tout comme cela. En France aujourd’hui, 75% des trajets des transports routiers de marchandises se font sur moins de 150 km, on peut donc rentrer chez soi le soir ». Pour rendre la profession plus attractive, il faut surtout augmenter les salaires selon Thierry Douine du syndicat CFTC Transports, « il n’y a pas qu’un déficit d’image, il y a aussi un déficit social et un déficit de reconnaissance des salariés. Dans les entreprises, on gagne en moyenne entre 1400 et 1500 euros net par mois ». A quoi il faut rajouter les primes et les frais de déplacements.

Emilie Valès

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :

 

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