L’Union européenne a trouvé un accord qui va permettre aux Français de contenir l’explosion de leurs factures de télécommunications.
Une décision qui prouve que l’Europe n’est pas un pays mais un marché unique
C’est un sujet un peu technique mais c’est un sujet que tout le monde comprend parce qu’il concerne la défense de notre pouvoir d’achat. Pendant des années, dès que l’on quittait le territoire national et que l’on téléphonait ou recevait un appel, on voyait exploser notre facture de téléphonie mobile. On était ainsi matraqué par ce qu’on appelle poétiquement, les frais d’itinérance ou le « roaming » comme disent les Anglo-Saxons. Cela était souvent tellement cher que l’on débranchait son téléphone en traversant la frontière. Mais en 2017, la Commission européenne avait pris une vraie décision en faveur des consommateurs.
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La Commission avait décidé qu’au sein de l’Union Européenne, un consommateur pouvait continuer à communiquer dans le cadre de son forfait habituel. C’était la fin de la surtaxe. Depuis quand on part pour les affaires ou les vacances, dans un autre pays européen on peut appeler ou surfer sur Internet sans se soucier de la facture. Je me souviens qu’au début on n’y croyait pas et on hésitait encore à téléphoner depuis Rome ou Berlin. Depuis, on le sait, le « roaming » coûte cher au consommateur uniquement hors d’Europe. Et cette semaine, l’Europe a décidé de prolonger cette possibilité pour dix années de plus. Ce n’était pas gagné d’avance et c’est une très bonne nouvelle. C’est le signe d’une Europe qui s’attache à créer un véritable marché commun. Ce n’est pas aussi important que la naissance de l’Euro mais c’est une vraie décision qui prouve que l’Europe n’est pas un pays mais un marché unique.
Les Anglais payent du « roaming » depuis leur sortie de l’Union européenne
La reconduction de cette mesure était menacée parce que l’itinérance était un peu la vache à lait secrète des opérateurs. En réalité, ça ne coute pas grand-chose aux opérateurs parce que les choses s’équilibrent. Les Espagnols passent sur nos réseaux et les Français passent sur les réseaux espagnols dans des proportions équivalentes. Il y a bien sûr un peu plus de trafic dans les pays touristiques. Mais pour les opérateurs qui s’échangent des minutes, c’est assez équilibré car ils ne se facturent que le delta. Si les opérateurs se facturent peu de choses entre eux, ils surtaxaient en revanche les consommateurs en faisant payer très cher toutes les communications hors forfaits.
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Certains opérateurs ont affirmé avoir besoin de cet argent pour investir dans leurs réseaux mais l’Europe n’a pas cédé à leur lobbying. Les Anglais, qui ont quitté l’Union européenne, vont d’ailleurs vite s’en rendre compte. Quand ils viennent en France désormais, ils payent du « roaming ». Mais pour l’instant, la réciproque n’est pas vraie. Quand les Français vont en Angleterre, nos opérateurs se sont engagés à ne pas nous facturer en plus. C’est un geste commercial et plus une obligation cela veut donc dire que ça ne durera pas forcément éternellement.
David Barroux