Le TGV arrive aux Etats-Unis : pour Alstom, est-ce une conquête ou une exception ?

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Le ferroviaire est un métier de cycles relativement longs. Vous l’aviez sans doute oublié, mais Alstom a remporté en 2016 un contrat de près de 2 milliards de dollars pour la livraison de 28 rames de trains à très grande vitesse qui vont permettre de relier Boston à Washington DC en passant par New York. C’est le fameux corridor Est. Il y avait déjà un train sur cette ligne qu’on appelle le Acela mais c’était un train de la fin des années 90 qui avait pris un vrai coup de vieux. Alstom va livrer à partir de juin de nouvelles rames qui permettront de transporter 30% de passagers en plus dans des conditions plus confortables.

Joe Biden promet d’investir plus de 100 milliards de dollars dans le rail

Même si dans un premier temps, ce train ne dépassera pas les 300 km/h car il faut encore moderniser les voies, il va dépasser les 250 km/h. C’est la même technologie qu’en Europe mais en version pendulaire. Mais le TGV ne va pas conquérir les Etats-Unis. Cette ligne reste une exception et même s’il pourrait très bien y avoir une ligne TGV San-Francisco-Los Angeles ou Houston-Dallas, les Etats-Unis restent un pays de l’avion et de la route. Il y a une promesse de changement avec Joe Biden qui a dit vouloir investir plus de 100 milliards de dollars dans le rail et les infrastructures de transport, mais ça ne reste qu’une promesse.

 

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Un TGV made in America

C’est une bonne nouvelle pour Alstom dont la direction, le siège et une bonne partie de la R&D sont en France, mais la totalité de la production est assurée sur place. On parle d’un projet avec un financement fédéral qui tombe sous le coup du Buy American Act qui a obligé Alstom à produire sur place. Même les fournisseurs, les PME ou grands groupes qui accompagnent Alstom ont du produire sur place, seuls ou en partenariat. Mais quand Alstom va bien, quand ses trains s’exportent c’est quand même une bonne nouvelle pour tous les salariés du groupe car ça génère du chiffre d’affaires et des profits. Et c’est du carburant pour innover, pour progresser. Il faut donc se réjouir de voir bientôt rouler aux USA ce train français made in America.

David Barroux

 

 

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