Le cognac retrouve le chemin de l’export et de la croissance !

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Les ventes de cognac ont bondi de 24% en un an. De quoi oublier les dégâts de l’année 2020. Comment expliquer ce regain d’activité ?

Rémy Cointreau annonce une croissance de son chiffre d’affaires de plus 50 %

Les producteurs ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards et demi d’euros selon le Bureau national interprofessionnel du cognac. Le cognac est parti, cette année, pour s’approcher de son record historique de 2019. Le groupe Rémy Cointreau qui réalise près des trois quarts de ses ventes avec cette boisson alcoolisée annonce ainsi une croissance de son chiffre d’affaires de plus 50 % et anticipe une nette amélioration de ses marges cette année. De quoi oublier les dégâts de 2020 puisque son chiffre d’affaires était tombé à 2 milliards et 800 millions d’euros l’an dernier, soit son niveau de 2016. Ce rebond d’activité s’explique essentiellement par la reprise du commerce international. Il faut savoir que 98 % du marché du cognac se fait à l’étranger, avec deux régions leaders : les Etats-Unis et l’Asie. Aux Etats-Unis, la suspension par Joe Biden de la hausse des taxes imposées par Donald Trump, a favorisé le redressement des ventes. Pernod Ricard, numéro un en Chine, a indiqué avoir enregistré une croissance de 22 % de ses ventes au premier trimestre de son exercice.

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Le mauvais temps aurait entraîné 15 % de pertes sur l’ensemble des vignobles

Les producteurs profitent notamment d’une nouvelle tendance chez les Chinois fortunés avec l’émergence des produits personnalisés. Un deuxième facteur explique également la bonne tenue des ventes. En 2020, la pandémie avait favorisé les achats via internet, un marché où les prix sont moins élevés que dans les bars, les restaurants ou les discothèques, où les amateurs consomment des produits de meilleure qualité. Le gel avait également fait des dégâts dans les vignobles en avril et en mai dernier avec des températures descendues à certains endroits sous les 4 degrés. Le mauvais temps aurait entraîné 15 % de pertes sur l’ensemble du vignoble mais l’activation des tours antigel a sans doute permis d’éviter le pire. Le déblocage de la réserve climatique devrait permettre de répondre à la demande. Par ailleurs, les vignerons s’inquiétaient aussi des effets des sécheresses à répétition. Une étude de l’INRAE (l’Institut national de la recherche agronomique) devrait les rassurer sur ce point puisque la sécheresse bloquerait l’apparition de l’esca, l’une des principales maladies du bois de la vigne.

Pierrick Fay 

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