DJI, une entreprise chinoise, leader mondial des drones, décide de se retirer du marché russe et ukrainien. Ses produits étaient utilisés à des fins militaires et permettaient aux troupes russes de détecter les équipements de l’armée ukrainienne.
310 sociétés se sont complètement retirées de Russie
2 mois après le début de la guerre en Ukraine plus de 750 entreprises ont décidé de limiter leurs opérations en Russie. On découvre parmi elles une entreprise chinoise peu connue du grand public. Elle s’appelle DJI et vous allez vite comprendre pourquoi elle a pris cette décision rare pour une entreprise chinoise. Quand on regarde la liste, établie par un professeur de l’université de Yale, des 750 entreprises qui ont réduit leurs activités en Russie, il faut bien chercher pour trouver une entreprise chinoise. Alibaba, China Mobile, China Petroleum, Fosun Pharma, Tencent, Xiaomi, mais aussi les banques et les assureurs continuent d’opérer sur place. « Business is business » et les affaires continuent. C’est également encore le cas de nombreuses petites entreprises françaises et européennes.
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Si certaines firmes chinoises ont décidé de réduire leurs investissements en Russie, dans la liste des 310 sociétés qui se sont complètement retirées, on ne trouve qu’une seule entreprise chinoise. DJI n’est pas un géant chinois de la technologie, mais c’est tout de même le leader mondial des drones. L’entreprise est basée à Shenzhen. Elle a annoncé hier qu’elles suspendaient temporairement ses activités en Russie et en Ukraine. DJI, alias Da Jiang Innovation produit des drones munis de caméras avec des applications pour les loisirs, mais aussi pour les professionnels de l’Image. Ces drones sont habituellement utilisés en télévision, pour des documentaires ou en agriculture pour suivre par exemple l’évolution des plantes.
Un système qui permettait de détecter les drones ukrainiens
Le problème c’est que DJI a aussi développé un outil de surveillance, le système aéroscope. C’est un petit boitier qui permet d’identifier, en temps réel et dans un rayon de 50 km, les drones qui s’approcheraient d’installations sensibles, comme les centrales nucléaires, les aéroports, les prisons. Ces applications défensives sont détournées par la Russie. L’aéroscope aurait permis à l’armée russe d’abattre plusieurs drones ukrainiens près de sa frontière, dont 2 encore cette semaine. On le sait, les drones ont joué un grand rôle dans le recul des troupes russes en Ukraine.
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Evidemment les autorités ukrainiennes n’ont pas vraiment apprécié. Le groupe chinois a été apostrophé sur Twitter par un responsable ukrainien qui a partagé avec les internautes le courrier envoyé à DJI : « Bloquez vos produits qui aident la Russie à tuer les Ukrainiens ! ». Bien sûr, l’entreprise n’est pas responsable de l’utilisation que ses clients font de ces produits, même s’il a prévu dans ses clauses un arrêt du service après-vente en cas d’usage militaire. Le groupe a expliqué aux Echos qu’il ne pouvait pas désactiver ces produits qui ne requièrent pas une connexion internet. Il a donc pris la décision de cesser temporairement son activité en Russie pour préserver sa réputation. L’industriel chinois précise néanmoins que cela ne constitue pas une prise de position sur un pays. C’est en accord avec la droite ligne de Pékin qui n’a toujours pas condamné les agissements de la Russie en Ukraine.
Pierrick Fay
