On vend en France trois fois plus de voitures déjà immatriculées que neuves. Cela fait des années qu’il existe des boutiques d’occasion. Les grands magasins, Le Printemps comme les Galeries Lafayette, qui sont des temples de la consommation et dont le métier est de vendre du neuf, consacrent des centaines de mètres carrés à des espaces pour vendre de la seconde main qu’ils vont certifier. Si les plus grands s’y mettent, cela va contribuer à respectabiliser le segment et tirer la croissance.
Fnac Darty passe à l’occasion pour ne pas laisser Back Market ou Vinted prendre le monopole des ventes
Si les grands magasins s’y mettent c’est parce qu’il y a une demande. Certains clients vont rechercher des produits moins chers et d’autres le font parce qu’ils ont une forme de conscience écologique. La seconde main, c’est une manière de ne pas renoncer à la société de consommation tout en réduisant son empreinte carbone. Pour les jeunes générations il s’agit d’un critère souvent important. Aujourd’hui, c’est la mode qui est rattrapée mais la tendance est déjà bien là pour les produits d’électronique grand public. Les Fnac Darty et les autres s’y sont mis. C’est aussi une question de pragmatisme. S’ils ne le font pas, s’ils n’acceptent pas une forme d’auto-cannibalisation, ils risquent de laisser toute la place à des start-up comme Back Market pour les smartphones ou Vinted pour la mode.
A lire aussi
L’image des industriels est importante pour vendre plus, et plus cher
Les industriels risquent d’être fragilisés s’ils ne font que subir cette tendance. Ils vendront moins d’articles neufs et ne profiteront pas de l’essor de ce nouveau marché. S’ils s’y prennent bien, cela peut devenir au contraire, une opportunité. En prenant en compte dès la conception des produits des éléments comme la durabilité ou la réparabilité, ils améliorent leur image. Cette image est importante pour vendre plus et plus cher. Il en va de même pour la seconde main. Un industriel ou un distributeur qui mise sur ce nouveau segment verra passer deux fois le consommateur. C’est donc l’occasion de refaire des marges et de capter de l’activité. Si cela est pris en charge par un industriel, qui peut proposer des garanties, ce sera plus rassurant pour le consommateur. Si le marché de l’occasion se développe, il sera plus facile de revendre et donc de faire de la place dans les placards ainsi que du pouvoir d’achat en plus. Cela permettra également d’acheter des articles neufs.
David Barroux