Google à son apogée, Facebook plonge en bourse

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La tech américaine offre deux visages. Avec d’un côté Google qui rit et de l’autre Facebook qui pleure. Facebook qui s’est rebaptisé Meta, a présenté pendant la nuit, ses résultats annuels qui n’ont pas vraiment plu aux marchés financiers.

Le chiffre d’affaires de Google a presque doublé en 3 ans

En séance après la clôture de la bourse, le titre Meta perdait plus de 20%. C’est 200 milliards de dollars de capitalisation boursière qui sont partis en fumée pour essentiellement deux raisons. La première est que sur la fin de l’année, Facebook a vu sa base d’utilisateurs quotidiens reculer. C’est très léger. Sur un an, le réseau social continue de voir ses utilisateurs progresser mais si on compare d’un trimestre à un autre, on passe de 1 930 000 000 utilisateurs quotidiens à 1 929 000 000. C’est une petite différence mais c’est aussi la première fois que cela arrive. Cela fait peur aux investisseurs. La deuxième raison, qui est un peu une conséquence, est que les profits du groupe Meta – qui possède aussi différents services comme Facebook, Instagram, Messenger ou WhatsApp – ont reculé de 8% sur le dernier trimestre. Avec moins d’utilisateurs et une monétisation plus faible, la sanction a été immédiate.

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Google n’est pas du tout dans la même situation. L’an dernier, Google a dégagé un chiffre d’affaires annuel de 258 milliards de dollars. Non seulement c’est énorme mais en plus, le chiffre d’affaires du roi de la publicité digitale a quasiment doublé en trois ans. Et là où c’est encore plus fort, c’est au niveau des profits. Alphabet, la maison mère de Google, a engrangé 76 milliards de dollars de bénéfices. Ils représentent environ autant que le chiffre d’affaires d’un géant comme Airbus lors des bonnes années. C’est à lui tout seul, plus de la moitié des bénéfices d’un CAC 40 qu’on accuse parfois de gagner trop d’argent. Cela fait quand même 1, 5 milliard de bénéfice par semaine.

Facebook est pénalisé par Apple qui protège les données personnelles

Mais comment expliquer un tel décalage de performance entre  Facebook et Google ? Les deux géants américains ne sont pas exactement dans le même métier mais ils gagnent tous les deux de l’argent grâce à la publicité digitale, qui reste globalement un métier en forte croissance. Google est le poste d’aiguillage du monde numérique. Quelles que soient nos consommations digitales, on a besoin de Google pour s’orienter sur ordinateur comme sur smartphone. Facebook est différent car c’est un réseau social et donc une destination. Il faut que les utilisateurs viennent. Et là, la concurrence est plus rude. Un concurrent comme TikTok par exemple, séduit davantage les jeunes et la base d’utilisateurs de Facebook commence à vieillir.

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Ensuite sur la monétisation, Facebook est pénalisé par les nouvelles règles poussées en particulier par Apple, qui cherche à mieux protéger la vie privée des utilisateurs. On ne nous demande plus si l’on veut bien partager nos datas et c’est un problème pour Facebook. C’est en revanche moins un problème pour Google qui continue à pouvoir collecter des informations car l’entreprise sait ce que l’on recherche sur le web. Il ne faut quand même pas enterrer Facebook rebaptisé Meta. Le réseau social va moins bien mais il ne va pas encore mal. Sur l’ensemble de l’année, son chiffre d’affaires a quand même bondi de 37% à 118 milliards et les profits affichent +35% à 39 milliards. Cela fait des munitions financières pour se défendre.

David Barroux

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