La forêt ne cesse de gagner du terrain en France. Elle couvre 17 millions d’hectares, c’est plus de 14 fois la surface de l’Ile-de-France et elle a augmenté de près de 3 millions d’hectare depuis 1985 (+20%). On parle ici de la forêt en France métropolitaine, sachant que la Guyane est recouverte à 95 % de foret sur 8 millions d’hectare.
La forêt de Chantilly pourrait perdre près de 50.000 arbres dans les 5 ans à venir
La forêt en France représente un territoire vaste mais aussi varié avec 138 essences d’arbres, des pins, de hêtres, des chênes, entre les forêts d’Huelgoat ou de Brocéliande en Bretagne, de Vizzavona en Corse, sans oublier celle de Fontainebleau ou des Landes, la plus grande de l’hexagone avec près d’un million d’hectare. Pourtant la forêt se trouve à un moment critique, d’abord en raison du réchauffement climatique. C’est ce que rappelle Kevin Badeau dans les Echos.
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Il y a deux ans, l’Inrae s’inquiétait de la hausse des températures qui provoquent sécheresses et stress hydrique, avec comme conséquence de fragiliser les arbres. Ainsi la forêt de Chantilly pourrait perdre près de 50.000 arbres dans les 5 ans à venir si ces pointes de chaleur devaient se répéter encore dans les prochaines années. Par ailleurs, le réchauffement climatique favorise aussi la prolifération de certains insectes comme les hannetons ou les chenilles processionnaires qui font des dégâts dans les forêts.
Le bois, stockeur de C02 aura en effet une carte à jouer contre le béton, émetteur de CO2
La France n’a jamais été aussi boisée depuis des temps immémoriaux -en 1700, les forêts ne couvraient que 9 millions d’hectares-, et dans le même temps, elle n’est économiquement pas viable. En 2019, la France a vu sa balance commerciale pour la filière bois atteindre un déficit record de près de 7 milliards et demi d’euros. La raison est simple, elle exporte des troncs et rachète des planches, des meubles et d’autres produits finis aux chinois, aux allemands et aux italiens. En moins de 60 ans, le nombre de scieries a été divisé par 10, à moins de 1500 aujourd’hui. Il n’y a pas de véritable filière intégrée capable d’aller de la coupe au produit fini.
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Mais c’est aussi un problème d’arbres. La forêt française est riche de feuillus, or la demande industrielle porte surtout sur les résineux : plus malléables et moins chers à transformer. Mais tout espoir n’est pas perdu, grâce à la nouvelle réglementation qui impose une diminution de l‘empreinte carbone pour les constructions neuves. Le bois, stockeur de C02 aura en effet une carte à jouer contre le béton, émetteur de CO2.
Pierrick Fay