Evergrande classé en défaut de paiement par Fitch : l’arbre qui cache la forêt ?

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C’est le premier défaut de paiement pour Evergrande. Pour la première fois une agence de notation en l’occurrence, Fitch, a classé le géant chinois en « défaut de paiement ». 

Pékin doit se résoudre à démanteler le groupe

L’entreprise n’a pas réussi à honorer une échéance de remboursement de ses créanciers, prévue lundi 13 décembre. Le montant est de 82,5 millions de dollars. Evergrande avait pourtant bénéficié d’un délai de grâce d’un mois. Cet épisode pourrait marquer officiellement la chute du 2ème plus important promoteur de l’Empire du Milieu, toujours étranglé par une dette de 300 milliards de dollars. Mais comment va désormais réagir Pékin ? La Chine va-t-elle acter la mort d’Evergrande ? L’entreprise était au bord du précipice et ce défaut de paiement marque sa chute. Désormais, Pékin doit se résoudre à démanteler le groupe, pour sauver ce qui peut encore l’être.

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Une dizaine de promoteurs chinois sont à la peine, dans un secteur qui représente 15% du PIB du pays

Selon Mary-Françoise Renard, économiste spécialiste de la Chine : « il est probable que le gouvernement propose une restructuration. Des groupes reprendront la restructuration en ne gardant que ce qui sera rentable en prenant des mesures pour désendetter le reste ». Il n’y a pas d’injection de capitaux ni de sauvetage miracle. Pékin n’est que peu intervenu sur ce dossier jusque-là. Une façon pour Xi Jingping d’affirmer sa volonté de serrer la vis. « On a pris des mesures pour restreindre l’endettement. On ne peut plus continuer à laisser penser aux entreprises s’il y a un problème, l’Etat va intervenir ». Mais en coulisse, l’Etat reprend la main et a placé cinq représentants au comité de gestion des risques, à la tête désormais d’Evergrande. Leur mission est d’éviter la faillite du groupe et la disparition de ses 200 000 emplois. Selon Jean-François Di Meglio, président de l’Institut de recherche Asia Centre : « la paix sociale et l’harmonie économique sont les principaux soutiens de Pékin ». C’est une véritable inquiétude pour Pékin car le cas Evergrande n’est pas isolé. Une dizaine de promoteurs chinois sont à la peine, dans un secteur qui représente 15% du PIB du pays. 

Eric Kuoch

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch :

 

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