Colza, soja, luzerne : Avec son Plan Protéines végétales, la France veut limiter les importations

La France lance aujourd’hui un plan Protéines Végétales. Pour faire de la viande, pour que les animaux grossissent, il faut les nourrir et aujourd’hui pour nourrir nos vaches, veaux, cochons, poulets ou même poissons d’élevages, ont compte beaucoup trop sur de la protéine végétale importée. On ne fait pas pousser assez de soja, de colza, ou de luzerne dans nos champs. Et comme on en a besoin, on l’importe.

3 ou 4 Millions de tonnes de protéines végétales sont importées chaque année en France

Plus de la moitié de notre consommation de protéines végétales vient pour l’essentiel d’Amérique du Sud, en particulier du Brésil. Et un peu d’Ukraine. C’est un problème, car quand on importe aussi massivement, plus de 3 ou 4 millions de tonnes par an, ce n’est pas bon pour notre balance commerciale. Ensuite, on est dans une situation de dépendance.

 

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Or, on l’a vu avec la crise sanitaire du coronavirus cette année, pour des raisons de souveraineté et d’autonomie alimentaire, on doit chercher sur des denrées aussi stratégiques à viser une forme d’autosuffisance. Enfin, il y a un côté pervers avec ces importations. On est contre les OGM chez nous mais les exploitants Brésiliens eux en raffolent. Ensuite on sait bien que pour développer leurs productions agricoles, les Brésiliens brûlent leur forêt pour gagner des terres. On importe donc de la déforestation…

 

Soja, colza, luzerne : la nouvelle Politique Agricole Commune financera l’effort des agriculteurs français

Pour la première fois un plan est financé. La France va mettre 100 millions d’euros sur deux ans pour inciter les agriculteurs à se tourner vers cette production. Elle va financer une partie des semences, du matériel agricole, de la R&D. Et en plus d’ici un an, la nouvelle Politique Agricole Commune – la PAC- permettra de financer cet effort.

 

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C’est un tournant parce que si historiquement on importe autant de soja, c’est parce qu’au début de la PAC, pour faire la paix avec les Américains que nos subventions énervaient, on leur a laissé exporter des protéines végétales sans droits de douane. C’est nous qui avons créé cette dépendance. Changer la donne prendra du temps mais si on fait des efforts en quelques années on peut augmenter notre production de 30 ou 40%. C’est faisable. Là, l’Etat donne un coup de pouce pour inverser la tendance.

David Barroux