La Chine vole au secours de l’une de ses plus importantes compagnies aériennes, HNA, maison-mère de Hainan Airlines, en proie à des difficultés financières.
HNA avait investi dans Aigle Azur
Depuis quelques années, HNA, qui possède une flotte de 233 appareils s’est lancé dans une politique d’acquisition et d’investissement effrénée. Elle a dépensé pas moins de 45 milliards de dollars dans l’aérien, l’hôtellerie ou la finance. Dont un investissement malheureux dans Aigle Azur. Conséquence, elle croule sous les dettes, à hauteur de 80 milliards de dollars. Mais le groupe a aussi été déstabilisé par le décès accidentel de l’un de ses fondateurs, le chinois Wang Jian. Souvenez-vous le milliardaire était mort brutalement en 2018 après avoir fait une chute dans un petit village du Lubéron.
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Mais ce n’est pas cet accident qui est en train de précipiter la chute de HNA et de sa filiale Hainan Airlines. HNA pourrait bien être l’une des premières grosses victimes économiques de l’épidémie de coronavirus qui sévit en Chine et qui limite les déplacements des habitants. Les mesures prises par Pékin pour éviter la propagation du virus ont entrainé des milliers d’annulations de vols, chaque jour, à destination de la Chine, mais aussi entre les villes du pays. En un mois, les compagnies chinoises ont supprimé plus de 10 millions de sièges sur les vols domestiques. C’est l’équivalent du nombre de passagers transportés en juillet dernier par Air France KLM dans le monde entier.
Flight radar : chute impressionnante du trafic de 70%
Il y a une image forte qui circule sur les réseaux sociaux et qui montre sur le site Flight radar l’intensité du trafic aérien au-dessus de la Chine avant et depuis la crise, on observe une chute impressionnante du trafic, estimé autour de 70 %. Conséquence, le marché aérien chinois est tombé au 25e rang mondial, plus petit que celui du Portugal. Ce n’est doute que temporaire, mais cela illustre bien une crise qui pourrait bouleverser le transport aérien chinois… Selon Bloomberg, les actifs d’Hainan Airlines pourraient être partagé entre les trois grandes compagnies d’état chinoise, dont Air China.
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Air France KLM estime entre 150 et 200 millions d’euros l’impact du coronavirus sur ses comptes
Et l’association internationale du transport aérien a même commencé à faire les comptes. L’IATA estime à près de 28 milliards de dollars le manque à gagner de l’épidémie pour le secteur dans le monde, dont près de la moitié pour le seul marché chinois. Le nombre de passagers transportés pourrait chuter de plus de 8 % dans la région Asie pacifique. Sachant qu’à ce stade, Air France KLM a chiffré l’impact du coronavirus sur ses comptes entre 150 et 200 millions d’euros. A ce rythme, si l’épidémie devait s’installer durablement, le secteur aérien pourrait bien connaître sa pire crise depuis celle de 2001, après les attentats du 11 septembre. A l’époque, le secteur avait perdu 13 milliards de dollars.
Pierrick Fay