Carmat: le Français effectue la première implantation de son cœur artificiel aux Etats-Unis

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L’entreprise française Carmat, qui fabrique des cœurs artificiels, a réalisé la première implantation humaine de son cœur aux Etats-Unis ce jeudi 15 juillet. C’est une belle performance pour le groupe de la tech de la santé créé en 2008 par Alain Carpentier.

Carmat: l’implantation de cœur artificiel, un enjeu médical et financier

Cette implantation a été réalisée dans le Duke University Hospital de Caroline du Nord dans le cadre d’une étude de faisabilité, sous la surveillance de l’autorité de l’alimentation et du médicament américain, la FDA. Les cœurs artificiels ne sont pas encore commercialisés aux Etats-Unis, mais cette opération constitue un pas important pour l’entreprise. Le Duke University Hospital à Durham est l’un des plus grands centres de cardiologie des Etats-Unis et il fait partie des quatre centres qui sélectionnent en ce moment dix patients en vue d’une prochaine transplantation. L’opération s’est bien déroulée, mais Carmat rappelle ce critère d’évaluation très important : la survie du patient 180 jours après l’implantation.

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L’implantation d’un cœur artificiel est une prouesse médicale, mais aussi un espoir pour les 100.000 patients qui attendent une greffe cardiaque aux Etats-Unis et en Europe chaque année. Le cœur de Carmat constitue une alternative potentielle à la greffe classique. L’entreprise espère pouvoir le commercialiser avant la fin de cette année, en France et en Allemagne, et décrocher plus tard le visa de la FDA aux Etats-Unis. Il faut savoir que le prix d’un cœur artificiel est estimé à 150.000 euros et le potentiel en Europe est évalué à plus de 2.000 patients par an.

L’action Carmat a bondi de 40% fin 2020

Ces derniers temps Carmat accumule les bonnes nouvelles, ce qui fait du bien au groupe qui avait essuyé plusieurs échecs il y a quelques années. Tout d’abord, l’entreprise a obtenu fin 2020 la certification de l’Union européenne lui permettant de vendre sa prothèse en Europe. Une annonce saluée à l’époque par un bond de près de 40 % de l’action. Puis, en mars dernier, la MedTech était parvenue à lever 56 millions d’euros lors d’une augmentation de capital. Cette somme permettra au groupe d’accélérer la cadence de production de son cœur artificiel, auquel il a même trouvé un nom : Aeson. Une référence au héros de la mythologie grecque, père de Jason et qui, selon Ovide, profita d’un sort de rajeunissement grâce à la magicienne Médée.

Pierrick Fay 

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