Amazon : Jeff Bezos passe la main à Andy Jassy, mais garde un œil sur le groupe

Daniel Oberhaus/ flickr

Jeff Bezos passe aujourd’hui la main à Andy Jassy, patron de l’activité Amazon Web Services qui gère le cloud. C’est un petit événement parce que l’ancien directeur général du groupe est le fondateur et premier actionnaire d’Amazon, et un chef visionnaire ultra-impliqué. Il ne part cependant pas à la retraite et reste président exécutif.

La pression réglementaire exercée sur Amazon va se renforcer

Si Amazon est devenu le géant que l’on connaît, c’est grâce à Jeff Bezos qui s’intéresse à tout, s’occupe de tout et donne son avis sur tout. Quels seront les défis du nouveau patron ? La liste est longue, car le groupe se bat sur de nombreux fronts et a beaucoup de concurrents. Pour n’en citer que quelques-uns, Amazon a déjà un vrai problème d’image.

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Les clients adorent, mais les Etats lui reprochent de ne pas payer assez d’impôts, les employés de ne pas verser assez de salaires, et les concurrents et même certains fournisseurs d’abuser de son pouvoir. Le risque qui commence à se matérialiser est celui du renforcement de la pression réglementaire exercée sur Amazon. Si Jeff Bezos prend d’ailleurs un peu de recul, c’est parce qu’il est très visible et attire la foudre de toutes les critiques.

Amazon n’a pas réussi à devenir un géant de la livraison alimentaire du quotidien

Le deuxième défi, plutôt lié à l’activité, réside dans le fait qu’Amazon n’a pas réussi à devenir un géant de la livraison alimentaire du quotidien. Or, c’est un marché gigantesque et si le groupe échoue sur ce front, cela risque de le fragiliser. Celui qui va dominer l’alimentaire pourra aussi apprendre à livrer d’autres choses. Le groupe peut-il remporter ce combat ? Amazon a racheté en 2017 les supermarchés Whole Foods aux Etats-Unis, mais ce n’est pas facile, car les produits alimentaires sont frais et donc périssables. De plus, il y a de très gros concurrents qui ne sont, certes, pas parfaits, mais qui sont bien installés. Ainsi il est compliqué de battre Walmart aux Etats-Unis et faire mieux que le drive en France.

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Une activité de vente qui a bondi de presque 40%

Amazon dispose tout de même de plusieurs avantages. Déjà, le groupe est très riche et peut, par exemple, facilement racheter un Monoprix en France ou des start-up prometteuses. Ensuite il a encore une croissance folle. L’an dernier son activité de vente a bondi de presque 40% alors qu’il fait plus de 300 milliards de chiffre d’affaires. Et même si Jeff Bezos prend du recul et va voyager dans l’espace, il va revenir sur terre et continuer à mettre la pression sur ses équipes.

David Barroux

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