Aéroports de France : 30 000 emplois menacés par la crise du Covid-19 ?

Le secteur aéroportuaire a payé pour l’instant le plus lourd tribut à la crise sanitaire du Covid-19 qui a plombé le trafic aérien, c’est ce qu’écrit Bruno Trévidic dans les Echos. En 2020, le trafic passager des Aéroports de Paris a chuté de 70 %, un chiffre que l’on retrouve aussi pour l’ensemble du trafic dans l’hexagone selon la Direction Générale de l’Aviation Civile. Et le premier trimestre 2021 n’a pas été bon.

Le trafic aérien fait vivre plus de 700 entreprises

Sur le seul mois de mars, la chute du trafic passager atteint encore presque 62 % pour Roissy et Orly. La baisse des rotations, la diminution du nombre de voyageurs, tout cela a un impact sur le chiffre d’affaires des entreprises qui travaillent dans les aéroports, qu’il s’agissent des compagnies aériennes, des loueurs de voitures ou des magasins. Et au-delà, car il faut savoir que le trafic aérien fait vivre plus de 700 entreprises, dans le domaine des bagages, de la manutention, de la sécurité par exemple, et qui sont fragilisées par la crise.

 

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L’écosystème aéroportuaire aurait déjà perdu entre 10 et 15 % de ses effectifs. Les professionnels du secteur avancent un chiffre : pas moins de 30.000 emplois auraient disparu en un an dans les aéroports de France notamment parmi les sous-traitants. C’est comme si tous les habitants de la ville d’Orly avaient perdu leur travail. Et le pire pourrait être à venir selon les syndicats qui craignent une hécatombe. D’ici à un an, ce sont encore 30.000 à 40.000 emplois qui pourraient disparaître.

 

Le groupe Vinci accélère son développement à l’étranger, en Amérique Latine

Le secteur aérien tente donc d’attirer l’attention des pouvoirs publics alors qu’il n’a reçu presque aucune aide spécifique de l’Etat, hormis une avance remboursable pour couvrir les coûts des contrôles de sureté. Ils demandent donc à obtenir les mêmes aides que les compagnies aériennes. Mais les gestionnaires d’aéroports ne restent pas les bras croisés. Certains d’adaptent, comme celui de Lorient Lann Bihoué qui se tourne vers l’aviation privée pour répondre aux besoins des entreprises. Car à la baisse du trafic, s’ajoute dans certains aéroports la suppression de certaines lignes intérieures à destination de Lyon et Paris concernant Lorient.

 

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Le gestionnaire de l’aéroport a passé un accord avec une société pour la mise à disposition de deux petits avions privés pour permettre d’organiser des déplacements depuis Lorient quelle que soit la destination en France et en Europe. Il table sur une cinquantaine de vols affaires en 2021. De son côté le groupe Vinci accélère son développement à l’étranger, en Amérique Latine. Sa filiale Vinci Airports vient de décrocher la concession des aéroports d’Amazonie, dont celui de Manaus. Une vision à long terme dans une région qui inquiète en raison de la propagation du variant brésilien du Covid. Il se prépare d’ailleurs à la remise sur le marché l’an prochain des concessions d’une partie des aéroports de Sao Paulo et de Rio de Janeiro.

Pierrick Fay

 

 

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