La vengeance des cendres : Harald Gilbers, digne héritier de Philip Kerr

En Allemagne, c’était l’hiver de la faim : 1946-1947. Janvier fut particulièrement terrible. Moins vingt chaque jour, pas de charbon, très peu de nourriture et les villes en ruine, notamment Berlin.

Harald Gilbers s’est beaucoup documenté pour cette 4ème enquête du commissaire Oppenheimer

C’est dans ce décor d’épouvante que sont découverts des corps, l’un après l’autre, mutilés, la peau tatouée de phrases mystérieuses et dans la bouche, un bout de papier, avec une liste de noms. Il reste un embryon de police, ainsi qu’une administration. Au service des personnes disparues, Richard Oppenheimer s’occupe et se chauffe aussi en classant des fiches. C’est un vrai gâchis car Oppenheimer, avant la guerre, était l’un des meilleurs enquêteurs de la Criminelle. Juif, il a miraculeusement survécu à la folie nazie. Et c’est lui que les Russes et les Américains qui occupent Berlin viennent chercher pour trouver le tueur en série.

 

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Son enquête, intitulée « La vengeance des cendres » est absolument passionnante. L’histoire est très astucieuse, très plausible et surtout parfaitement documentée. Berlin en janvier 47 comme si vous y étiez. Croyez-moi, ça ne donne pas envie. Mais ça donne un sacrément bon polar de Harald Gilbers, dans la droite ligne du grand ancien disparu Philip Kerr. Et ça c’est la très bonne nouvelle du jour. « La vengeance des cendres » est la quatrième enquête du commissaire Oppenheimer, que j’ai découvert à cette occasion. Du coup, j’ai foncé sur la première, « Germania », chez 10/18. Excellente également. « La vengeance des cendres », signé Harald Gilbers, est paru chez Calmann-Levy, dans la collection noir.

Bernard Poirette

 

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