Je vous parle ce matin d’élégance, de celle qui va manquer, celle de Gaspard Ulliel. Ce jeune acteur élégant est mort hier d’un accident de ski à La Rosière, en Savoie, après une collision avec un autre skieur. Le Dauphiné parle d’un effroyable accident.
Gaspard Ulliel ne s’est jamais fait avoir par son époque ni par son succès, selon Marina Foïs
La beauté, le talent et la jeunesse d’un acteur quand elles sont ainsi fauchées sidèrent toujours les journaux et le public. Le Parisien-Aujourd’hui en France évoque la disparition d’un enfant prodige du cinéma français. Le Figaro parle de la fin tragique d’un acteur discret. Et c’est peut-être ça, l’élégance de Gaspard Ulliel. Deux Césars, des rôles choisis, une incarnation d’Yves Saint-Laurent au cinéma qui marqua les spectateurs, une carrière internationale, une égérie Chanel qui ne se prenait pas justement pour une égérie. Dans Libération, le réalisateur Bertrand Bonello qui devait tourner avec lui prochainement et qui dirigea l’acteur dans le rôle du couturier, dit l’essentiel : « c’était une des personnes les plus élégantes, intellectuellement et moralement que je connaisse. S’il était parfois un peu en retenue, c’était pour ne pas s’imposer. Et comme il avait ce physique un peu mystérieux et évanescent, on aurait pu penser à de la froideur mais c’était de la pudeur ». Et le réalisateur du film Yves Saint Laurent se répète : « franchement, c’était un garçon d’une gentillesse, d’une douceur, d’une générosité, d’une élégance folles et très rares. Un être extrêmement rare. Je ne connais pas une personne qui puisse avoir un bémol sur ce garçon ».
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Et l’actrice Marina Foïs qui joua au théâtre avec lui, également interrogée par Libération, a ces mots : « il ne s’est jamais fait avoir par son époque ni par son succès ». C’est peut-être ça l’élégance de Gaspard Ulliel, un garçon qui ne se prenait pas pour Gaspard Ulliel. Le producteur et ancien président de l’académie des César Alain Terzian, se dit « pulvérisé ». Il avait produit le film Le Premier Cercle, en 2009 avec Gaspard Ulliel et Jean Reno : « c’était un gentil garçon, un brillant acteur ». Se disant bouleversé par cette disparition, il pense à celle de James Dean, icône du cinéma américain. Il salue le travail de son agent, « qui l’a poussé à se raréfier constamment et à étudier de façon approfondie tous les rôles ». Il a confié au journaliste de Radio Classique Rémi Vallez que Gaspard Ulliel était « un diamant dans le cinéma français ».
David Abiker