Sae Eun Park, 31 ans, a été nommée danseuse étoile du Ballet de l’Opéra de Paris jeudi soir, à l’issue d’une représentation du ballet Roméo et Juliette. La ballerine de 31 ans devient ainsi première Sud-Coréenne à obtenir ce titre dans la prestigieuse compagnie.
Sae Eun Park a intégré le Ballet de l’Opéra de Paris en 2011
« Sur proposition d’Aurélie Dupont, directrice de la danse, j’ai l’immense plaisir de nommer Mlle Sae Eun Park danseuse étoile », a annoncé le directeur général de l’Opéra Alexander Neef sur scène. Une annonce saluée par une ovation du public de l’Opéra Bastille. Sae Eun Park dansait, dans le ballet de Sergueï Prokofiev, le rôle de Juliette aux côtés de Paul Marque, nommé danseur étoile en décembre. Promue « première danseuse » en 2017 (le rang précédant le titre d’étoile), la Coréenne est saluée pour sa technique élégante et sa danse fluide.
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Née à Séoul en décembre 1989, elle est engagée comme surnuméraire il y a tout juste 10 ans dans le corps de ballet de l’Opéra, alors qu’elle était déjà soliste dans son pays. « Avec le Korean National Ballet, j’étais soliste et je dansais les principaux rôles », confiait en 2019 à l’AFP la danseuse à la voix timide. « Entrée à l’Opéra, j’étais en CDD et j’étais tout le temps dans les coulisses mais j’ai beaucoup appris ».
#Nomination #Étoile
Sur proposition d'Aurélie Dupont, Directrice de la Danse, Alexander Neef (@aneef_opera) vient de nommer Sae Eun Park danseuse Étoile ! Bravo ! ?
10 juin #RoméoEtJuliette ??@saeeun_Park pic.twitter.com/4oyLrSi4gh— Opéra de Paris (@operadeparis) June 10, 2021
Sae Eun Park a été formée par des danseuses russes selon le style Vaganova
Grand Prix de Lausanne à 17 ans et médaille d’or à Varna (Bulgarie), 2 prix importants dans le monde du ballet, cette fille d’une pianiste et d’un employé chez Samsung découvre le style français lors d’un cours donné par un ex-danseur coréen de l’Opéra. « Ça a été une révélation », a-t-elle raconté. Si différents styles sont associés à des pays occidentaux ou à la Russie, il n’y a pas d’école asiatique proprement dite.
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Sae Eun Park a été formée par des danseuses russes selon le style Vaganova dans son Séoul natal. « Vaganova, c’est plus le haut du corps. Avec le style français, qui repose plus sur le travail des pieds, la technique m’est venue plus naturellement ». Mais elle se souvient du conseil d’une ancienne professeure russe qui lui disait « N’oublie pas que malgré les différences de style, l’important est ce qu’on exprime de l’intérieur ». Elle fait désormais partie de la poignée de danseurs étrangers qui ont accédé au titre d’étoile, comme l’actuelle étoile Ludmila Pagliero, première étoile latino-américaine de l’Opéra en 2012.
Philippe Gault (avec AFP)