Alors qu’il se produit depuis le 14 mai à Melbourne, Jonas Kaufmann s’est confié à un journal local. Le grand ténor allemand ne cache pas qu’il est inquiet pour l’avenir de l’opéra qui traverse, selon lui, « une crise existentielle », notamment depuis la pandémie de Covid-19.
Jonas Kaufmann chante Lohengrin à l’Opera Australia de Melbourne
La présence de Jonas Kaufmann dans Lohengrin que donne l’Opera Australia de Melbourne depuis le 14 mai et jusqu’au 24 ne passe pas inaperçue. Et pas seulement pour la qualité de la prestation sur scène du grand ténor allemand dans la version de l’opéra de Richard Wagner signée Olivier Py, en coproduction avec le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, mais également pour les propos alarmistes sur son art publiés dans un quotidien local.
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Jonas Kaufmann y signale que depuis la levée des restrictions liées au Covid-19, les grandes institutions, pour la plupart, restent dans une situation très préoccupante. « Même les plus grandes maisons, les plus fortes comme l’Opéra d’État de Vienne, l’Opéra d’État de Munich, Berlin… ont toutes du mal à vendre des billets et donnent des productions devant des salles à moitié vides. Et cela ne peut pas durer très longtemps » s’alarme-t-il.
Jonas Kaufmann : « Avant la pandémie, nous ne faisions plus assez attention à la satisfaction du public »
Dans cet entretien à The Age, Jonas Kaufmann estime qu’avant la crise sanitaire « nous ne faisions plus assez attention à la satisfaction du public qui vient nous voir pour se divertir. Il fallait se faire remarquer, être extravagant, le plus avant-gardiste possible dans cette forme d’art. Nous devons comprendre que c’est pour le public que nous nous produisons et il va falloir trouver un compromis afin que tout le monde se sente satisfait et diverti ».
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Début 2021, alors que les salles rouvraient progressivement après des mois d’inactivité pour beaucoup d’artistes, Jonas Kaufmann, en marge d’un concert à Madrid, avait déjà alerté sur les conséquences de la pandémie et notamment pour la santé mentale de ses collègues. Le chanteur évoquait même des suicides dans la famille des musiciens qui ne voyaient, selon lui, « aucun futur » et demandait aux autorités de rouvrir au plus vite les lieux de culture.
Philippe Gault